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Troubles chez l'enfant

Trouble déficit de l’attention-hyperactivité : un risque plus élevé chez les enfants scolarisés tôt

Par Johanna Hébert

Les enfants qui entreraient plus tôt à l’école ont 30% plus de risques de recevoir un diagnostic pour un trouble déficit de l’attention-hyperactivité (TDAH). Et cela, même si leurs camarades de classe sont légèrement plus âgés qu’eux.

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En France, en fonction de la date de naissance d’un enfant -et de la date de rentrée des classes- un enfant peut faire ses premiers pas à l’école à deux ans et demi ou à trois ans. Aux Etats-Unis, c’est la même chose. Dans certains Etats, la date limite d’inscription est fixée chaque année au 1er septembre.

Les enfants nés en août et inscrits à l’école se retrouvent donc parmi les plus jeunes de leur classe. Une nouvelle étude, menée par des chercheurs de la Harvard Medical School, révèle que ces derniers ont plus de chances d’être diagnostiqués pour un trouble déficit de l’attention-hyperactivité (TDAH). Les résultats de cette étude sont publiés dans le New England Journal of Medicine.

De plus en plus d’enfants sous traitement

Aux Etats-Unis, le taux de diagnostic de TDAH a considérablement augmenté ces dernières années. En 2016, plus de 5% des enfants américains étaient sous traitement pour ce genre de trouble, contre 3 à 5% en France. Une augmentation dûe, selon les experts, à une plus grande reconnaissance de ce dernier, à une hausse de l’incidence de la maladie, ou dans certains cas à de mauvais diagnostics.

C’est le cas, selon les chercheurs de l’étude, pour ces enfants qui entrent plus jeunes à l’école. "Nos résultats suggèrent la possibilité qu’un grand nombre d’enfants soient sur-diagnostiqués et sur-traités pour la TDAH parce qu’ils se trouvent relativement immatures par rapport à leurs camarades de classe plus âgés au début de l’école primaire", détaille ainsi Timothy Layton, auteur principal de l’étude.

30% de diagnostics en plus

À deux ans, il est en effet plus difficile pour un enfant de tenir en place et de se concentrer qu’à trois ans. Cela peut pousser les enseignants et les parents à aller voir un médecin. Car les trois signes de TDAH sont un déficit de l’attention, une hyperactivité motrice et une impulsivité.

Pour réaliser leur étude, les chercheurs se sont penchés sur une grande base de données. Ils ont comparé la différence de diagnostic de trouble déficit de l’attention-hyperactivité en fonction du mois de naissance de 407 000 enfants, nés entre 2007 et 2009 et suivis jusqu’en 2015. Ainsi, dans les Etats qui ont le 1er septembre comme date limite de scolarisation, les enfants nés en août ont 30% plus de chances d’être diagnostiqués de TDAH que ceux nés en septembre (et donc scolarisés plus tard). Les chercheurs insistent sur l’importance d’examiner tous les facteurs à prendre en compte avant d’envoyer un enfant devant un médecin.