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Lipides, glucides, protéines

Surpoids : ce ne serait pas le sucre, mais le gras qui ferait grossir

Par Mathilde Debry

Contrairement aux idées reçues, seuls les produits gras entraineraient une prise de poids. Les glucides et les protéines seraient donc hors de cause. 

Johnnieshin / istock

Glace ou beignet ? Quitte à craquer sur la plage cet été, sachez qu’il vaut mieux opter pour un produit sucré (donc pour la glace). Une nouvelle étude, publiée dans la revue Cell Metabolism, vient en effet de révéler que seule la consommation de matière grasse favorise la prise de poids.

Afin de pouvoir évaluer l’impact de l’alimentation sur le long terme, les chercheurs ont décidé d’analyser des souris, dont le métabolisme est très proche de celui de l’homme. Les rongeurs ont été suivis pendant trois mois, ce qui équivaut à neuf ans de vie chez l’être humain. Plusieurs combinaisons de régime alimentaire ont été testées : certains comprenaient plus de protéines, d’autres plus de glucides, d’autres encore plus de matières grasses.

"Les glucides n'ont eu aucun effet"

Résultat : "les glucides, y compris lorsqu’ils composaient jusqu'à 30% des calories, n'ont eu aucun effet, et rien n'indique qu'une faible teneur en protéines (jusqu'à 5%) stimule une plus grande consommation", indique l’auteur principal de l’étude John Speakman. "Le résultat de cette étude est sans équivoque - la seule chose qui faisait grossir les souris, c'était de manger plus de gras", poursuit-il.

La prise de poids des souris nourries au gras s’explique aussi, selon l’équipe, par une plus grande consommation de nourriture riche en lipides. Selon une autre étude, elle aussi parue dans le journal Cell Metabolism, le "système de la récompense" dans notre cerveau préfère en effet de loin la nourriture riche en gras.

Le Professeur Dana Small, directrice du centre de recherche physiologique de Yale ainsi que des collègues suisses, allemands, et canadiens, voulaient comprendre quels mécanismes du cerveau expliquent les prédispositions génétiques pour l’obésité, l’habitude de manger sans avoir faim ou encore les difficultés à perdre du poids. Ils ont alors soumis des participants à des scanners du cerveau tout en leur montrant des photos de snacks combinant gras et sucre ou gras et glucides. Résultat de l’expérience : les sujets étaient prêts à payer plus pour les aliments riches en gras.

Toute personne ayant un IMC supérieur à 30 devrait perdre du poids

Les recommandations actuelles en matière de gestion du poids suggèrent que toute personne ayant un IMC supérieur à 30 devrait perdre du poids. De ce fait et selon une nouvelle grande enquête de santé publique publiée jeudi dernier, 49% des Américains de plus de 20 ans ont déclaré avoir cherché à perdre du poids dans les 12 derniers mois, dont 42% des hommes et 56% des femmes. Dans la tranche 40-59 ans, près de six femmes sur dix disent chercher à perdre du poids.

40% de la population américaine était estimée obèse en 2015-2016. Cette proportion monte à plus de 70% si l'on inclut les personnes en surpoids (IMC supérieur à 25). En France, 6,5 millions de personnes sont considérées comme obèses (soit 14,5% de la population adulte). La proportion des personnes obèses est passée de 8,5% à 14,5% entre 1997 et 2009. L'augmentation de la prévalence est observée dans toutes les tranches d'âge de la population, y compris les seniors. Cependant, celle-ci semble plus importante chez les femmes (15,1%) que chez les hommes (13,9%).