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Médecine : femmes et hommes ne sont pas égaux

Par Mégane Fleury

Les femmes médecins ont plus de difficultés à obtenir des postes à responsabilité que les hommes. Souvent, elles sont aussi victimes de harcèlement sexuel sur leur lieu de travail ou d'études. 

demaerre/iStock

Le plafond de verre touche aussi les femmes médecins. Lors des 78e sessions scientifiques de l'American Diabetes Association® (ADA) au Orange County Convention Center d’Orlando, la question des inégalités de genre en médecine est l’objet de plusieurs sessions de discussion. Les femmes médecins ont moins accès aux postes à responsabilité. 

Un accès difficile aux postes académiques 

Du 22 au 26 juin au sein du Orange County Convention Center à Orlando, 16 000 chercheurs du monde entier sont rassemblés pour la plus grande réunion scientifique sur la recherche, la prévention et aux soins du diabète dans le monde. Parmi les 3000 présentations, celle d’Elizabeth R. Seaquist, vice-présidente des affaires cliniques et directrice de la Division d’endocrinologie et de diabète au sein de l’université du Minnesota, a mis en avant les difficultés rencontrées par les femmes médecins. Aux Etats-Unis, seulement 34 % des médecins et chirurgiens sont des femmes. Cette situation dessert la profession selon la chercheuse : "La diversité accrue et les femmes occupant des postes de leadership dans le milieu médical universitaire offrent la possibilité d'avoir des perspectives et des connaissances critiques qui peuvent améliorer les soins et les résultats." La chercheuse s’est intéressée aux difficultés d’accès des femmes à certains postes notamment universitaires. Sur les 2 500 hommes et femmes qui ont achevé leur doctorat dans les années 2000 et rejoint des institutions académiques. 6,7% des 1 550 hommes ont eu accès à un poste de professeur titulaire contre seulement 2,9 % des femmes.

La question du harcèlement sexuel 

15 % des étudiantes en médecine affirment avoir été victime de remarques sexuelles injurieuses, d’après les recherches de Seaquist. Le sujet du harcèlement sexuel dans le domaine des sciences a été l’objet récemment d’une publication de l’Académie des Sciences américaine. Dans son rapport, l’Académie émet une série de recommandations pour faire évoluer la situation. Elle représente le harcèlement sexuel sous la forme d’un iceberg. La partie émergée comprend les choses les plus "connues" : agression sexuelle, viol, demande de faveur sexuelle pour obtenir une récompense professionnelle. La partie immergée contient les actes sexuellement humiliants, les discussions sexuelles non-consentes et toutes formes de pression et remarques offensives. 

Plus d’égalité pour plus d’efficacité 

Elizabeth Seaquist souligne l’importance de mieux intégrer les femmes pour améliorer la recherche scientifiques : "Le diabète est un problème très complexe. Nous avons besoin du talent de tous pour le résoudre. Et pour obtenir le meilleur de tous, nous devons avoir un environnement équitable ou chacun peut être encouragé à faire l’usage de ses talents". En 2014, selon le Ministère de la Santé, parmi les postes ouverts en endocrinologie, diabète et maladies métaboliques, 70,9% étaient pourvus par des femmes.