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Infections vectorielles

Lyme : quelles sont les autres maladies transmises par les tiques ?

Par Charlotte Arce

Connue pour transmettre la maladie de Lyme, la tique peut aussi être aussi à l’origine d’autres infections. Quelles sont les autres maladies transmises par les tiques en France ? On fait le point.

Smileus/iStock

Avec l’arrivée des beaux jours, elles sont à nouveau là : les tiques, pour qui le printemps correspond à la période d’activité maximale. Ces acariens, que l’on trouve en masse dans les zones boisées et humides, les herbes hautes des prairies, les jardins, les parcs forestiers ou urbains, mais aussi sur nos animaux de compagnie, sont désormais connus pour transmettre la maladie de Lyme.

Si toutes les tiques ne sont pas porteuses de l’infection, une simple morsure par un unique parasite peut suffire pour contracter la maladie de Lyme, également connue sous le nom de "borréliose de Lyme", pour peu qu’il soit porteur de la bactérie Borrelia burgdorferi.

Qu’est-ce que la maladie de Lyme ?

Répandue mondialement, la maladie de Lyme a longtemps été sous-diagnostiquée. On sait désormais qu’il s’agit bien d’une maladie vectorielle infectieuse, transmise donc par la morsure d’une tique. L’infection peut apparaître dans les 30 jours après la piqûre, d’abord sous forme d’une plaque rouge et ronde qui s’étend en cercle (érythème migrant) à partir de la zone de piqûre. La lésion de la peau peut s'accompagner de douleurs musculaires et articulaires, ou encore de fièvre. Avec un traitement précoce, elle disparaît en quelques semaines à quelques mois. "Les symptômes sont multiples : douleurs articulaires, tremblements et troubles neurologiques - perte de mémoire, état dépressif", expliquait en mai à France 3 Nouvelle-Aquitaine Eric Oden, un Creusois qui se bat pour la reconnaissance de la maladie de Lyme.

En l’absence de traitement de l’infection, l’évolution vers la phase secondaire n’est pas systématique, mais aggrave le pronostic : elle peut devenir chronique et se diffuser de la peau à tout l’organisme. Elle donnera alors des complications graves qui peuvent toucher plusieurs organes (articulations, cerveau, cœur...). "Des mois à des années après l’infection peuvent apparaître des manifestations tertiaires, de type articulaire, cutané, neurologique, musculaire, ou cardiaque", rappelle le ministère de la Santé.

Quelles sont les autres infections transmises par les tiques ?

Si elle est la plus connue de toute, la maladie de Lyme n’est cependant pas la seule infection que peut transmettre la tique à l’homme. Six autres pathologies vectorielles ont été recensées sur le territoire, notamment en Franche-Comté par l’Agence régionale de santé (ARS) : l’encéphalite à tique, l’anaplasmose granulocytaire humaine, la tularémie, la fièvre Q et deux rickettsioses, TIBOLA (tick-borne lymphadenopathy) et LAR (lymphangitis-associated rickettsiosis).

L’encéphalite à tiques

Principalement constatée dans l’est du pays, et en particulier en Alsace, l’encéphalite à tiques est une maladie d’origine virale transmise à l’homme par morsure de tiques ou de façon exceptionnelle par consommation de lait cru ou de fromage au lait cru de chèvre ou de brebis. Elle affecte le système nerveux central et peut, si elle n’est pas prise en charge, causer de graves lésions cérébrales. Les premiers symptômes ressemblent à ceux de la grippe (fièvre, maux de tête, parfois nausées et vomissements). Dans 30% des cas, ils sont suivis d’une forte fièvre et de signes d’atteinte du système nerveux central. Dans sa deuxième phase, l’encéphalite peut entraîner une paralysie et, dans moins de 1% des cas, la mort.

L’anaplasmose granulocytaire humaine

Comme l’encéphalite, l’anaplasmose granulocytaire humaine est une infection virale transmise par la morsure d’une tique. La période d’incubation dure entre 7 et 21 jours et les symptômes sont similaires à ceux de la grippe : frissons, fièvre, céphalées, myalgies… L’anaplasmose peut également s’accompagner de formes de conjonctivite, de pharyngites ou de toux.

Elle est à suspecter chez toute personne à risque présentant un syndrome grippal entre le printemps et l’automne. Son traitement repose sur l’administration d’un antibiotique.

La tularémie

Causée par la bactérie Francisella tularensis transmise à l’homme par la morsure de tique, la tularémie est une maladie rare : on recense environ 40 cas chaque année en France. L’infection peut aussi être transmise par les rongeurs (lapins, rats…), mais aussi les moustiques ou les mouches. Après une période d’incubation de 3 à 5 jours, les premiers symptômes apparaissent : fièvre, maux de tête, douleurs musculaires et grande fatigue en sont les principaux. Il n’existe pas de vaccin contre cette maladie, qui est traitée par administration d’un antibiotique.

La fièvre Q

Causée par une bactérie appelée Coxiella burnetti, la fièvre Q est transmise par les tiques, même si son principal mode de transmission se fait par voie aérienne, par l’inhalation de particules contaminées en suspension dans l’air, ainsi que par le contact cutané ou muqueux avec les fluides (urines, selles, lait…) des animaux infectés. La fièvre Q se manifeste le plus souvent par un état grippal, un rash au niveau de la poitrine, des aisselles et des cuisses. Dans 2% des cas, la maladie peut évoluer vers une forme chronique. L’infection est traitée par antibiotique.

Les rickettsioses LAR et TIBOLA

Comme la maladie de Lyme, les rickettsioses LAR et TIBOLA sont deux infections vectorielles transmises par les tiques. Dans le cas de TIBOLA, la tique provoque une escarre d'inoculation qui est entourée d'un halo rouge‚ le plus souvent au niveau du cuir chevelu. Les symptômes sont une grande fatigue et des maux de tête intenses. Infection bégnine, le LAR se présente par une éruption fébrile avec escarre d'inoculation. Une fièvre supérieure à 38,5 °C et  une éruption maculo-papuleuse généralisée sont aussi constatés. Le traitement de ces deux maladies se fait par la prise d’un antibiotique.