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Têtes brûlées

Le "défi du déodorant" : ce nouveau jeu dangereux très prisé des ados qui inquiète les parents

Par la rédaction avec Mathilde Debry

Le nouveau "défi du déodorant" consiste à se brûler la peau à l'aide d'un aérosol, parfois au point d'avoir besoin d'une greffe pour réparer les dégâts.

Istock/TibiP03.
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Venu tout droit des Etats-Unis, un nouveau jeu stupide fait des ravages dans les cours de récréation : le défi du déodorant. Conçu pour tester la résistance à la douleur, il consiste à se brûler la peau en projetant le flux glacial d’un aérosol à quelques centimètres de l’épiderme. De multiples photos de brûlures et de cloques circulent désormais sur la Toile.

Brûlures au deuxième degré

Le gel de la peau via un déodorant détruit l’épiderme et le derme. Outre la douleur, un tel acte prédispose à une infection, au cancer de la peau et peut même dans certain cas exiger des greffes. "À tous les parents qui ont des enfants, demandez-leur de bien s’asseoir et de regarder ces photos. Voici les résultats très dommageables du défi du déodorant. Le défi stupide consiste à asperger du déodorant sur une personne le plus longtemps possible. C’est plutôt simple comme formule, mais ça peut occasionner de graves problèmes de santé comme vous pouvez le voir, ainsi que des brûlures au deuxième degré. Sur les photos, vous pouvez donc voir le bras de ma fille après trois semaines et maintenant, les docteurs croient qu’elle aura besoin d’une greffe de la peau", témoigne ainsi une mère sur Internet.

Ce n’est pas la première fois qu’un défi de ce genre gagne l’Europe. Le Condom Snorting Challenge, qui consiste à snifer un préservatif par une narine pour le faire ressortir par la bouche, a récemment fait le buzz sur les réseaux sociaux. Peu de choses peuvent pourtant être introduites dans le nez sans que cela ne soit dangereux. Par exemple, renifler du chocolat en poudre peut causer des irritations du nez, de la gorge et des poumons. Faire passer un préservatif du nez à la bouche en l’aspirant peut aussi, entre autres, causer de violentes douleurs, des allergies, des infections et constituer un sérieux risque d’étouffement.

Rajeunissement des conduites à risque

Citons aussi le "Ice and salt challenge", qui vise à appliquer du sel et des glaçons sur la peau pour provoquer des brûlures douloureuses, ou encore la "Neknomination" qui implique de se filmer en buvant un verre d'alcool cul sec avant de mettre trois autres personnes au défi. Le macabre "Blue whale challenge" pousse quant à lui les adolescents à relever 50 défis de plus en plus violents - écrire un mot sur sa main, écouter des chansons tristes en pleine nuit, se scarifier - jusqu’au suicide. Au moins 130 jeunes russes y ont déjà laissé leur vie.

De tout temps, les adolescents ont aimé expérimenter leurs propres limites, mais on assiste aujourd’hui à un rajeunissement de ces conduites, qui gagnent désormais les cours des écoles primaires et maternelles, avec des conséquences parfois dramatiques. Le tristement célèbre jeu du foulard, dans lequel les enfants bloquent leur respiration jusqu'à l'évanouissement, provoque ainsi chaque année des accidents mortels. 

Pour quantifier la popularité et la prévalence de cette pratique parmi les plus jeunes, des chercheurs ont mené une étude dans 25 écoles de l’académie de Toulouse. Leurs travaux, publiés dans les Archives de Pédiatrie, révèlent qu’un élève sur quatre de CE1 et de CE2 s’adonne à ce "jeu" – soit en s’étranglant avec un foulard, une écharpe ou un lacet, soit en retenant sa respiration jusqu’à l’étouffement ("jeu de la tomate"). Ces chiffres varient d'une école à l'autre, avec des écarts allant de 16 % à 75 %.