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Hausse du tabac

Nouvelle hausse du prix du tabac ce lundi : pourquoi les consommateurs ne la remarqueront pas ?

Par Anaïs Col

Le prix du paquet de cigarettes augmente de nouveau ce lundi, mais les fumeurs ne devraient pas s'en rendre compte, notamment parce que les marques ont choisi de rogner sur leurs marges pour absorber une partie de la hausse des taxes, plutôt que de perdre leur clientèle.

CATHERINEL-PROD/EPICTURA

Comme voulu par le gouvernement, les taxes sur le tabac ont augmenté ce lundi matin, ce qui devrait laisser froid les consommateurs. En effet, pour éviter de perdre leur clientèle, les marques de cigarettes ont choisi de rogner sur leurs marges pour absorber cette hausse, notamment parce que le prix a déjà grimpé d'un euro en mars dernier.

En outre, le prix d'un paquet devrait toujours se situer entre 7,50 euros et 9,30 euros, et "près de la moitié des paquets de 20 cigarettes auront un prix égal ou supérieur à 8 euros", indique le ministère. Seules quelques marques vont ajuster leurs tarifs de quelques centimes. Certaines comme Lucky Strike et Camel vont même baisser leurs prix.

Dans le détail, les paquets de 20 Marlboro Red, Philip Morris et Gauloises blondes restent à 8 euros, tandis que ceux de Camel filtre baissent de 10 centimes et passent à 7,90 euros. De même que les Lucky Strike Red qui passent à 7,70 euros. Les Gauloises blondes restent à 8 euros, les brunes passent de 8,80 euros à 8,90 euros et les Gitanes à 9,20 euros au lien de 9 euros.

Vers une prise de conscience collective ?

Cette hausse du prix du tabac est la troisième depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron. De nouvelles augmentations sont prévues dans les prochaines années afin de porter le prix du paquet de cigarettes à 10 euros d’ici novembre 2020 : +0,50 centimes en novembre 2019, puis en avril 2020 et une autre de 0,40 centimes en novembre de la même année. 

La ministre de la Santé Agnès Buzyn espérait en février dernier que cette initiative provoquerait "une prise de conscience de ceux qui fument" et qu'ils admettraient "que ça représente un budget non négligeable et qu’à une période où tout le monde a envie d’augmenter son pouvoir d’achat, peut-être que cette somme-là" pourrait servir à autre chose. 

"Il est important de savoir qu’à la fin de l’année ce sont plusieurs milliers d’euros par an qui sont mis dans les cigarettes (pour chaque fumeur, ndlr). Et puis, ça a un coût sociétal avec 73 000 morts par an, et un coût pour la Sécurité sociale de 20 milliards d’euros chaque année, et des vies et des familles brisées", avait-elle argumenté sur le plateau de Cnews.

La lutte contre le tabagisme en France

Mais comme nous l'expliquions récemment, la hausse du prix du tabac ne dissuade pas les personnes les plus défavorisées. Et ce, en dépit des récentes révélations liées aux taux de goudron et de nicotine supérieurs à la normale dans une cigarette. "La France est malade du tabac", estime pourtant le gouvernement sur son site

Pour lutter contre ce fléau, plusieurs mesures ont été mises en place, parmi lesquelles le triplement du remboursement des substituts nicotiniques comme les patchs, le pictogramme "femme enceinte" sur le paquet de cigarettes, l’interdiction de fumer dans les lieux publics et dans les aires de jeux pour enfants, l’interdiction des arômes et additifs (par exemple les capsules mentholées) particulièrement attractifs pour les jeunes, le paquet de cigarettes neutre et la création d’un fonds de prévention du tabagisme, doté dès cette année de 32 millions d’euros.