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Les mystères de la nature

Les jumeaux sont fréquents mais chaque siamois à sa spécialité

Par Camille Sabourin

La probabilité d’avoir des jumeaux est de 1 sur 40. Cela signifie qu’il y en a plus de 70 000 000 dans le monde. Dans une naissance sur 75 000, ce sont même des siamois, car les jumeaux restent attachés l'un à l'autre.

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Il y a deux fois plus de jumeaux dans le Nord de la France que dans le sud-ouest. On a parlé de "micro-climats" et l’âge de plus de 37 ans chez la mère, semble également un facteur favorisant. Mais aujourd’hui la principale source de jumeaux, triplés, quadruplés, voire plus, se trouve dans les méthodes de fécondation in vitro.

Il y a deux types de jumeaux.

Les vrais, l’œuf de la maman a été fertilisé par deux spermatozoïdes qui ont su se partager la victoire. Les deux enfants sont la réplique quasi exacte l’un de l’autre et leurs différences physiques éventuelles futures seront dues à des facteurs d'environnement non génétiques, qui pourront influencer l'expression de certains gènes si les 2 jumeaux sont dans 2 environnements différents.

Lorsque la maman libère deux œufs, fécondés chacun par un spermatozoïde, on parlera alors de faux jumeaux. Ce sont deux enfants différents qui se développeront en même temps dans le ventre de la mère et qui vivront donc ensemble leur enfance. Mais leurs différences seront assez rapidement visibles même s’ils sont élevés de façon similaire.

Une grossesse parfois à risque

Les faux et certains vrais jumeaux se développent dans deux placentas différents. La grossesse, même si elle est encombrante et l’accouchement souvent par césarienne, se passent plutôt bien. Ce n’est pas le cas lorsque les vrais jumeaux sont dans une seule poche car il se produit un déséquilibre susceptible de favoriser l’un des fœtus aux dépens de l’autre.

Dans des cas très rares, l’un des jumeaux peut même être alimenté à travers le placenta par l’intermédiaire de l’autre. Pour le pronostic de prématurité éventuelle, on comprendra qu’il est essentiel de découvrir le nombre de placentas, ce que l’échographie sait très bien faire, longtemps avant la naissance.

Des jumeaux très particulier : les siamois

Lorsque de vrais jumeaux ont un œuf qui se sépare mal, on parle alors de siamois. Des frères ou des sœurs siamois sont des jumeaux ou des jumelles rattachés l’un à l’autre par une partie du corps. Juste après la fécondation, lorsque ce que l’on appelle l’œuf doit se séparer, il reste collé pour des raisons que l’on ignore.

De nos jours, il s’agit d’une éventualité exceptionnelle, 1 naissance pour 75 000, ce qui représente tout de même 20 siamois par an, en France. La plupart du temps collés par le thorax, parfois dos à dos, rarement par le bassin et dans 2 cas sur 100, par le cerveau.

Dans la majorité des cas, il s’agit d’ailleurs de petites filles qui bénéficieront d’une séparation chirurgicale sauf si ces siamois ont en commun des organes vitaux. Toutefois, de tels drames peuvent aujourd’hui être évités grâce à l’échographie qui fait le diagnostic de grossesse gémellaire dès le premier trimestre.

Il existe même un cas – rarissime heureusement – où un bébé se développe DANS le corps de l’autre. Bien évidemment, cette croissance est rapidement impossible et l’on a même fait le diagnostic des années après la naissance en retrouvant lors d’un examen radiographique la trace d’un petit fœtus "fossilisé".

L'échographie est indispensable

Grâce à l’échographie obligatoire aujourd’hui dans notre pays dès les premiers mois de la grossesse, on peut aujourd’hui prendre les décisions qu’impose cette forme de monstruosité d’interruption de grossesse si le pronostic est sombre. Intervention chirurgicale le plus tôt possible si elle est techniquement possible. Car les spécialistes de cette chirurgie craignent tous le moment final de la séparation.

En effet, tout n’est pas inscrit dans l’analyse des images que nous proposent les examens les plus modernes. Il semblerait qu’au fil des années chez les siamois, la vie niche imperceptiblement ses différentes composantes dans l’un ou l’autre des 2 corps. Un dirige la marche, l’autre la respiration.

L’intervention devient alors aussi risquée – impossible - que séparer un corps en deux parties. Un mystère que la médecine ne sait toujours pas expliquer.