ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Sclérose en plaque : un nouveau médicament contre les formes progressives

Maladie auto-immune

Sclérose en plaque : un nouveau médicament contre les formes progressives

Par Camille Boivigny

Des chercheurs ont mis au point un nouveau médicament, le siponimod, qui réduit l'évolution de la SEP dans sa forme progressive.

sudok1/epictura

Un nouveau médicament, le siponimod, ralentit la progression de l’invalidité dans la forme progressive de la SEP, forme sévère de la maladie pour laquelle il n’existe actuellement aucun traitement préventif. Le siponimod est un inhibiteur sélectif du récepteur de sphingosine 1-phosphate (S1P).
L’étude relatant de cette découverte est publiée dans le Lancet du 22 mars 2018.

La SEP, une pathologie très invalidante 

La SEP est une pathologie qui altère le système nerveux central par un processus de perte de la couche protectrice de myéline des nerfs. Cette maladie évolutive peut durer toute une vie et se manifester différemment selon la région du système nerveux central qu’elle touche. Elle peut entraîner des problèmes de vision, d’équilibre, de fatigue, de raideur, de spasmes et de mémoire.

Dans une étude en double aveugle de phase 3 portant sur 1 645 personnes ayant un handicap modéré ou avancé provenant de 292 centres de 31 pays différents, des chercheurs ont observé une moindre progression du handicap chez les malades traités par siponimod (un quart) par rapport à ceux sous placebo (un tiers).

En pratique, ce médicament peut directement prévenir la dégénérescence des fibres nerveuses, supprimer l’agression auto-immune et favoriser la régénération des fibres nerveuses dans le système nerveux central.

Réduction de la progression du handicap grâce au siponimod

L’évolution de la maladie était évaluée par IRM et estimation du niveau d’incapacité des personnes. En moyenne les participants de l’étude ont pris le médicament durant 18 mois.

Le risque d’aggravation de l’incapacité d’un patient est 21% plus faible chez les personnes traitées. Un quart de ces dernières ont vu leur niveau d’incapacité augmenter après 3 mois (26%) contre un tiers (32%) chez les personnes sous placebo.

Réduction des lésions du cerveau en IRM

Parallèlement, les résultats de l’essai suggèrent qu’entre le début de l’étude et une durée de 2 ans, la réduction du volume cérébral était moins prononcée chez les personnes ayant reçu le médicament. Or la perte de volume cérébral est un marqueur de lésions tissulaires dans la SEP. Les chercheurs précisent que le médicament n’a eu aucun effet sur la conservation de la capacité de la marche des malades.

Par ailleurs, ils indiquent qu’il y a eu plus d’effets indésirables chez les patients recevant le traitement (89%) que chez ceux qui prenaient le placebo (82%). Entre autres : une bradycardie (4% versus 3%), une hypertension (12% versus 9%), un œdème maculaire (2% versus moins de 1%), une élévation des taux des enzymes hépatiques (6% versus 4%), et une augmentation de la fréquence d’épisodes convulsifs (2% versus moins de 1%).

Les auteurs de l'étude expliquent que ce profil de sécurité est similaire à d’autres médicaments de la même classe et concluent que par conséquent le siponimod pourrait être un traitement utile pour la prise en charge de la SEP progressive secondaire.