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Diesel et perturbateurs endocriniens

La pollution altère la qualité du sperme ; entre autres…

Par Dr Philippe Montereau

Près de 50 millions de couples infertiles, la majorité en raison d’une infertilité de l’homme due à un sperme altéré en grande partie par les particules fines de la pollution. Mais aussi les perturbateurs endocriniens et le réchauffement de la planète.

ssuaphoto/epictura

C’est une étude de Taïwan qui, en étudiant 6 457 hommes (de 15 à 49 ans), a mis en évidence une dégradation de la qualité du sperme : spermatozoïdes normaux en moindre nombre, mais au total plus nombreux en raison d’une concentration plus importante, et surtout avec beaucoup plus de formes anormales.

Un étude française l'affirme depuis longtemps

Comment être certain de la responsabilité de la pollution ? Ce n’est en effet que des hypothèses pour expliquer ce phénomène, mais cela ne surprendra pas les chercheurs français qui, depuis plus de 25 ans, tirent le signal d’alarme. En 25 ans, une baisse de 40 % aurait été constatée, aggravée par une baisse de qualité. Ces chercheurs en font un problème aussi important que celui du réchauffement de notre planète.

Parmi les causes évoquées : en tête déjà la pollution : on est entouré de substances chimiques au quotidien. Récemment, une équipe française a démontré la toxicité des phtalates sur les cellules germinales qui constituent le précurseur des spermatozoïdes. Or les phtalates sont retrouvés, entre autres, dans de nombreux emballages plastiques, dans le PVC…

Les pesticides contribuent aussi à l’altération du sperme

On a aussi évoqué la chaleur car la fabrication du sperme est un phénomène extrêmement sensible à la température. Les spermatozoïdes doivent être maintenus à une température entre 33-34 °C. En fonction de la température, les bourses se contractent ou se détendent de manière à conserver cette température constante.

Une augmentation de la température des testicules entraîne un ralentissement, voire un arrêt de la spermatogenèse. Et c’est à partir de cette constatation que l’on a accusé les jeans trop serrés.

Alimentation et stress

L’alimentation est aussi dans le collimateur, ainsi que le tabac, qui est sans doute la principale cause. Le tabagisme va entraîner une destruction des vaisseaux sanguins de l’appareil génital masculin. Au niveau du pénis, ceci est responsable d’une altération de la qualité et de la durée de l’érection. Au niveau des testicules, les altérations vasculaires entraînent une destruction plus ou moins irréversible de la fabrication de sperme. Il faut aussi rajouter l’alcool, mais on va aussi faire de la peine aux sportifs du dimanche : les traumatismes provoqués par le vélo et l’équitation, ainsi que l’augmentation de la chaleur locale et gêne à la circulation du sang menacent la qualité du sperme.

Et pour finir, le stress, dont notre monde moderne est coutumier, mais là, il faudrait encore nous démontrer que notre vie moderne est plus stressante que celle contemporaine des guerres et des famines.