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Sur performance sexuelle

Le médecin peut améliorer les performances sexuelles

Par le Dr Jean-François Lemoine

C’est un professeur qui l’affirme : les médecins en toute légalité peuvent nous transformer en supers coups en dopant notre sexualité

©123RF-Katarzyna Biaasiewicz

On sait qu’il existe des médicaments efficaces pour lutter contre les troubles de l’érection. Ces médicaments sont aussi pris par des gens qui ne souffrent pas de ce problème mais qui les utilisent pour améliorer leurs performances sexuelles.  Avec la bénédiction des médecins ? Le professeur François Desgrandchamps est chef de service à l’hôpital Saint Louis à Paris. Il n’est pas contre…. Et il n’hésite pas à aborder ce sujet,  souvent tabou chez ses confrères.

Entretien réalisé dans le cadre u congrès annuel de l’AFU, l’association Française des Urologues qui s’est terminé samedi au Palais des congrès de la Porte Maillot à Paris

Propos recueillis par le Dr Jean-François Lemoine

JFL :

Est-ce que le « détournement » d’utilisation des médicaments contre les troubles de l’érection est fréquent ?

Pr François Desgrandchamps :

Un peu plus de la moitié des hommes qui prennent ces médicaments, les prennent pour des « sur performances » ; Parce que dans  l’autre partie, les hommes qui ont des difficultés d’érection, quand cela survient dans un couple qui est fusionnel, finalement ont le médicament, mais certains ne le prennent pas, parce que ça va bien,  et qu’ils n’en souffrent pas. Ils admettent que, finalement, que l’étape est passée, qu’on s’aime quand même,  et  il y a plein de façons de s’aimer . Donc, en effet, ce médicament est souvent pris pour la recherche de performance.

JFL :

Mais est-ce que le médecin peut accepter qu’un patient vienne lui demander  des médicament pour lui assurer une sur performance.  Est-ce qu’on ne sort pas de l’éthique du rôle du médecin en lui répondant favorablement ?

FD :

 Je ne crois pas qu’on sorte de l’éthique médicale quand on se rappelle que la santé est un état de bien-être. Si un homme vient pour la sur performance, il faut lui répondre : « Je peux vous le donner, il n’y a pas de risque », et quand même en parlant un peu avec lui, en lui disant : « Est-ce que c’est une quête avec sens ? ». Et donc, même si c’est pour la sur performance, il faut savoir répondre à la demande du patient et lui donner le médicament. Il n’y a pas de jugement de valeur à avoir, et c’est le marquis de Sade qui disait que : « Le pénis, c’est le chemin le plus court entre deux cœurs ». Donc si c’est la voie que l’homme a choisi pour son couple, il faut la respecter…

JFL :

On va rappeler les contre-indications de ces produits ?

FD :

Il n’y a que trois contre-indications avec ces médicaments, la famille du Viagra et les autres : en cas d’infarctus de moins de six mois, en cas d’accident vasculaire cérébral de moins de six mois, et en cas d’angine de poitrine instable. Dans tous les autres cas, il n’y a aucun problème, notamment cardiaque. Il y a beaucoup d’études qui montrent que, comme ça baisse un peu la pression artérielle, cela favorise plutôt le fonctionnement du cœur. Donc, il n’y a aucune raison de ne pas prescrire ces médicaments aux hommes qui en font la demande.