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4,2 milliards d’économies

Sécurité sociale : Agnès Buzyn défend sa "révolution en douceur"

Par Yvan Pandelé

Sur le point de défendre le PLFSS 2018 à l’Assemblée, Agnès Buzyn s’est exprimée dans le Journal du dimanche sur les grandes lignes de sa politique budgétaire.

Chamussy / SIPA

Agnès Buzyn n’est pas issue du sérail politique, mais elle apprend vite. Alors que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour l’année 2018  doit être présenté mardi à l’Assemblée nationale, la ministre de la Santé s’est prêtée au jeu de l’interview pédagogique dans les colonnes du Journal du Dimanche. Une manière de préparer son passage à la lumière et d’anticiper les inévitables critiques.

« Le vote du premier budget de la Sécurité sociale du quinquennat nous permet de lancer une révolution en douceur », se défend la locataire de l’avenue Duquesne, qui entend mettre en œuvre son lot de « réforme structurelles ».

« 30 % des dépenses ne sont pas pertinentes »

« Il y a une marge de manœuvre énorme sans toucher à l’égalité des chances : 30 % des dépenses de l’assurance maladie ne sont pas pertinentes », assure Agnès Buzyn. L’hôpital public est en première ligne sur les économies. Dans la continuité du quinquennat précédent, l’ambulatoire devrait poursuivre son essor. « En chirurgie, par exemple, l’objectif est qu’en 2022 sept patients sur dix qui entrent à l’hôpital le matin en sorte le soir, contre cinq aujourd’hui », précise-t-elle.

Autre poste d’économie à l’hôpital : la mutualisation des achats, qui devrait permettre d’économiser « un milliard d’euros ». La ministre de la Santé confirme également que le financement des hôpitaux sera remanié pour intégrer la notion de « pertinence des soins », alors que le financement actuel, fondé quasi-exclusivement sur l’activité, « pousse aux actes inutiles »

Lunettes et prothèses bientôt à 100 % ?

Interrogée sur le remboursement à 100 % des lunettes et des prothèses auditives, l’une des grandes promesses de campagne d’Emmanuel Macron, la ministre s’engage sur un calendrier ambitieux. « Mon but est d’aboutir d’ici à un an », indique-t-elle, tout en prévenant que « toute la chaine des acteurs devra contribuer ». Les négociations avec les complémentaires s'annoncent rudes.

Concernant le financement de l’assurance maladie, Agnès Buzyn défend la hausse de la CSG décidée par le gouvernement. «Il faut élargir l’assiette de ceux qui portent le poids de la solidarité nationale pour soulager les actifs », affirme-t-elle. La lutte contre la fraude devrait également être renforcée, annonce la ministre, qui déplore que l’assurance maladie doive pallier « les défaillances du management du travail ».

Avec un Objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam) fixé à 2,3 %, en accord avec les annonces de campagne d’Emmanuel Macron, c’est plus de 4 milliards d’euros qui devront être économisés par la seule branche maladie sur l’année 2018. Une révolution à la douceur toute relative.