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Cour d'assises

VIH : un homme jugé pour avoir sciemment contaminé sa compagne

Par Ambre Amias

L’homme était séropositif depuis 1996 mais n’avait rien dit à sa compagne, avec qui il a eu deux enfants.

JanPietruszka/Epictura
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Un homme de 54 ans comparaît devant les assises de la Seine-Saint-Denis pour avoir sciemment transmis le VIH à sa compagne avec laquelle il a eu deux enfants. Ce Français d'origine congolaise sera jugé à Bobigny pour avoir, à Saint-Ouen entre 2005 et 2010, « volontairement administré des substances nuisibles ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente » de sa compagne, née en 1980.

La victime partageait la vie de cet homme depuis quatre ans quand elle a découvert, en octobre 2009, qu'elle était atteinte du virus du sida. En fouillant dans les affaires de son conjoint, elle a découvert que ce dernier était séropositif depuis 1996. Aucun des enfants du couple, nés en 2005 et 2007, n'ayant été contaminé et leur mère étant séronégative au moment de son accouchement, il est probable qu'elle ait été infectée entre 2007 et 2009.

"Peur de contaminer ses enfants"

« Aujourd'hui, ma cliente n'est plus la même femme. Tout a changé dans sa vie. Comme elle est malade, elle ne peut plus travailler. Surtout, elle est dans un état de stress continuel car elle a peur de contaminer ses enfants », explique son avocate, citée par l’AFP.

L'avocat de l'accusé reconnaît que son client « a manqué de courage » en lui cachant sa séropositivité. Mais s'il « prenait ses traitements en catimini » et prétendait avoir un « souffle au cœur » pour justifier son état maladif, c'est parce qu'il l'aimait et avait « peur de la perdre ».

Si l'origine de sa contamination n'est pas établie, l'accusé, qui était menuisier jusqu'à son licenciement en 2011, a été marié de 1994 à 2004 avec une femme qu'il savait atteinte du VIH, précise l’AFP.

L’accusé risque 15 ans de réclusion. En décembre 2016, un homme a été condamné à 12 ans de réclusion par la cour d'assises du Gard pour avoir transmis le virus du sida à sa compagne, alors âgée de 16 ans, à qui il avait caché sa séropositivité.