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Virus du Nil occidental

JO de Rio : les athlètes n'ont pas été infectés par Zika

Par Jonathan Herchkovitch

Alors que Zika focalisait l’attention pendant les JO de Rio, ce sont finalement la dengue, le chikungunya, et le virus du Nil occidental qui ont contaminé les athlètes.

Rodrigo Soldon 2/Flickr
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Début 2016, le virus Zika affolait la planète. Autorités sanitaires, sportives et délégations s’inquiétaient de la tenue des Jeux Olympiques à Rio, alors que l’épidémie faisait rage au Brésil. La délégation sud-coréenne avait ainsi demandé à ses athlètes de porter des vêtements longs et imprégnés de répulsifs à l’entraînement. D’autres avaient distribué des préservatifs pour éviter la contamination sexuelle. C’était un peu la panique.

Mais finalement, Zika semble avoir épargné les athlètes et leurs entraîneurs. Des prélèvements réalisés sur un échantillon n’ont révélé aucune contamination par le virus Zika. En revanche, quelques cas de chikungunya, de dengue, mais surtout de virus du Nil occidental ont été détectés.

Forme grave dans 6 % des cas

« Tout le monde se concentrait sur Zika, en ignorant le fait que les piqûres de moustique peuvent causer d’autres infections, explique Krow Ampofo, spécialiste des maladies infectieuses à l’université de l’Utah. Nous ne nous attendions pas à en trouver autant ».

Avec son équipe, il a récupéré les résultats sanguins de 457 athlètes, qui ont été prélevés après leur retour du Brésil. Parmi eux, 32 étaient infectés (7 % du total), dont 27 par le virus du Nil occidental. Trois de plus avaient contracté le chikungunya, et deux avaient la dengue. Mais aucune trace de Zika n’a été repérée.

Heureusement, aucun n’a développé de symptômes sévères

« Nous avions tous nos lunettes hollywoodiennes sur le nez, et elles nous ont aveuglés, nous empêchant de voir les autres possibilités, poursuit Marc Couturier, directeur médical du laboratoire qui a effectué les tests. Nous ne devons pas oublier que le virus du Nil occidental circule depuis un moment, et est toujours bien présent. »

Il circule un peu partout sur la planète, et « se maintient dans la nature au moyen d’un cycle impliquant une transmission entre les oiseaux et les moustiques, explique l’OMS. Il peut infecter l’être humain, le cheval et d’autres mammifères. »

Une forme neurologique dangereuse

Dans quatre cas sur cinq, les personnes infectées par le virus ne développent pas de symptômes. Les autres développent une fièvre, des céphalées, une fatigue physique, des douleurs, des nausées et vomissements, et parfois des éruptions cutanées.

Une forme clinique, neurologique, peut aussi intervenir, chez une personne sur 150 environ, notamment chez les personnes âgées de plus de 50 ans, ou celles dont le système immunitaire est défaillant. Raideurs de nuque, tremblements, convulsions, paralysies… Les formes les plus graves peuvent mener jusqu’au coma, et à la mort.

Il n’existe ni vaccin, ni traitement spécifique. Seuls les symptômes seront pris en charge par les médecins. En 2016, en Europe, 225 cas humains ont été identifiés, notamment en Roumanie et en Italie. Sans faire de victimes.