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Fédération Nationale des Etudiants en Soins Infirmiers

Etudiants en soins infirmiers : le grand malaise

Par Léa Drouelle

Une étude inédite de la FNESI dévoilée ce dimanche révèle le mal-être des étudiants infirmiers français. La Fédération appelle à une prise de conscience.

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La situation des éludants en soins infirmiers est préoccupante, selon une étude réalisée par la Fédération Nationale des Etudiants en Soins Infirmiers (FNESI) et dévoilée par le Journal du Dimanche . L'enquête révèle que sur les 14 000 étudiants sondés, la moitié  estime que leur santé psychique s'est dégradée depuis leur entrée en formation. Parmi eux, 75% se disent épuisés physiquement, 36% sont sujets à des crises d'angoisse et plus de 26% estiment être en mauvaise santé psychique. 

Un bilan alarmant qui, selon Antoine Jourdan, vice-président de la FNESI en charge de l'innovation sociale,  ne ferait qu'empirer au fil des ans. « En croisant les données, nous avons aussi constaté que cela empire au fur et à mesure », déplore ce dernier. Parmi les étudiants qui ont vu leur santé psychique se dégrader, 36% sont en première année. Un pourcentage qui passe à 52% en deuxième année, puis à 62% en troisième et dernière année. 

Violences, pressions, harcèlements

Ces derniers sont soumis à des formes de pression parfois très graves comme des violences ou des harcèlements, alerte l'étude. En effet, plus d'un tiers des étudiants sondés déclare avoir déjà été victime d'un harcèlement par un soignant. 

« On a voulu en savoir plus sur cette souffrance et on a voulu obtenir des données concrètes pour pouvoir dresser un état des lieux. Même si nous étions conscients des problèmes, l’enquête est stupéfiante et certains résultats vraiment préoccupants », précise Antoine Jourdan , qui souligne l'urgence d'une prise de conscience de ce phénomène inquiétant. 

Des pensées suicidaires 

En mars dernier, la médecin Valérie Auslender jetait un pavé dans la mare en publiant l'ouvrage "Omerta à l'hôpital"dans lequel elle décrit les maltraitances subies par les étudiants en santé. Dans son livre, le Dr Auslender a rassemblé près de 130 témoignages d'étudiants médecins et infirmiers, mais aussi kinés, sages-femmes, pharmaciens, orthophonistes et aides-soignants, victimes de maltraitances de la part de leur hiérarchie. 

Ces témoignages viennent confirmer une enquête menée par le Conseil national de l’Ordre des médecins au printemps 2016. 40 % des étudiants en médecine et des jeunes médecins interrogés estimaient avoir été touchés par un « épuisement émotionnel ». En outre, près d’un quart (23,5 %) qualifiait leur état de santé de mauvais ou moyen, et 14 % reconnaissaient avoir déjà eu des pensées suicidaires.

En 2013, l'unique enquête nationale réalisée auprès de 1472 étudiants en médecine avait montré que plus de 40 % d'entre eux avait été confrontés personnellement à des pressions psychologiques, 50 % à des propos sexistes, 25 % à des propos racistes, 9 % à des violences physiques et près de 4% à du harcèlement sexuel.