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Maladie taboue

Cancer : des personnalités brisent le tabou

Par Ambre Amias

Jean-Paul Bret, maire de Villeurbanne, et Patrick Chêne, ancien journaliste de France Télévisions, se sont exprimés sur la maladie qui les a frappés.

Jean-Paul Bret, février 2016 - KONRAD K./SIPA

Environ trois millions de personnes vivent en France avec un cancer. Et pourtant, la maladie reste toujours taboue. Très rares sont les personnes qui parlent librement de leur cancer. Mais ces derniers temps, des personnalités ont malgré tout décidé de briser le silence, pour des raisons différentes.

C’est le cas du maire de Villeurbanne, près de Lyon. Ce mercredi, Jean-Paul Bret a annoncé au journal Le Progrès qu’il était atteint d’un lymphome, diagnostiqué début juillet. « Pour faire simple, il s'agit d'un cancer des lymphocytes, c'est-à-dire d'une famille des globules blancs. La maladie est bien identifiée et circonscrite », a témoigné l'édile de 71 ans, ajoutant qu'il a commencé un traitement par chimiothérapie qui se poursuivra jusqu'à la fin de l'année.

"Transparence"

Par cette déclaration, l’élu a voulu jouer la carte de la « transparence », en tant que « personnalité publique ». Il continuera à exercer ses fonctions, avec quelques allègements de son emploi du temps, afin de poursuivre son traitement. Il a voulu être honnête et informer les 150 000 habitants qu’il administre.

Mais sa démarche a également une « vertu pédagogique. Le cancer est une maladie encore frappée de certains tabous. Dans ma position, j'apporte un témoignage », a-t-il expliqué, en ajoutant : « On vit avec un cancer. C'est pourquoi j'ai décidé d'en parler dans la simplicité. Je suis sans anxiété ».

"Cessons de nous plaindre" 

Lui n’a rien dit pendant sa maladie. C’est une fois guéri que Patrick Chêne a évoqué son cancer, afin de louer le système hospitalier français et la qualité des soignants. Dans une tribune publiée dans le Figaro, l'ancien journaliste de France Télévisions rend hommage à l'hôpital public où, « fortunés comme indigents, tout le monde est logé à la même enseigne ». Un système qui n'a « pas de prix ».

Conscient de la chance qu’il a de vivre dans un pays qui prend en charge de la sorte les patients atteints de cancers, Patrick Chêne transmet un message aux Français : « Cessons de nous plaindre ! ». « Dans notre pays, la prise en charge en cas de vrai coup dur est exceptionnelle dans le service public, note le journaliste. Il faut juste en être conscient et s'en réjouir avant de s'attarder sur ce qui peut être amélioré ». 

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