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AVC, infarctus...

Méthamphétamine : les Australiens alertent sur les risques d'accidents cardiovasculaires

Par Suzanne Tellier

Les décès liés à la méthamphétamine ont explosé en Australie. La drogue serait à l’origine d’atteintes cardiaque lourdes et encore méconnues.

belchonock/epictura

Elle a été popularisée par la série américaine « Breaking Bad ». Malheureusement, la notoriété de la méthamphétamine ne se limite pas à la fiction. Cette drogue particulièrement puissante fait des ravages en Australie. Selon une étude parue dans la revue Addiction, le nombre de décès qui lui sont imputables a doublé dans le pays entre 2009 et 2015.

Les travaux révèlent que la « Crystal Meth » est à l’origine d’une épidémie de décès par maladies cardiaques et par suicides violents parmi les consommateurs. L’analyse de 1649 décès survenus au cours de cette période montre que si 43 % de ces morts étaient liées à des overdoses, 40 % d’entre elles avaient pour cause une « maladie naturelle » ou un suicide violent.

Un risque méconnu chez les jeunes

Les « maladies naturelles » représentent ainsi 22 % de l’ensemble des décès liés à la méthamphétamine. Elles se manifestent sous la forme de pathologie cardiaques ou cardiovasculaires et d’AVC, précise l’étude.

« Les maladies cardiaques et les AVC ne font pas partie des symptômes connus par les jeunes consommateurs de meth, mais le risque est pourtant réel », s’alarment les auteurs, qui ont calculé que dans l’ensemble, les usagers avaient une espérance de vie réduite de 44 ans. Les taux de mortalité au sein de cette population sont six fois supérieurs à ceux observés en population générale.

Les praticiens eux-mêmes ont tendance à ignorer le risque cardiaque parmi leurs patients consommateurs de méthamphétamine, notamment parce que ces derniers sont plutôt jeunes. Ce « danger dissimulé » doit faire partie des éléments pris en compte et évalués par les thérapeutes, suggèrent les auteurs.

Effets à long terme

Les chercheurs insistent sur ce « problème majeur de santé publique », qui pourrait représenter un fardeau croissant pour le système de santé australien. « Quand bien même tout le monde arrêtait aujourd’hui de prendre de la méthamphéntamine, il faut s’attendre à un nombre important de personnes avec des atteintes sévères au cœur ».


Source : Addiction


Par ailleurs, ils soulignent que la prise en charge de l’addiction à la méthamphétamines dans les zones rurales s’avère défaillante, alors que la consommation augmente dans ces régions, notamment parmi les femmes.

L’Australie compterait environ 300 000 consommateurs réguliers de meth, selon les estimations nationales. Les spécialistes évoquent des risques aussi élevés que ceux liés à l’héroïne, mieux identifiés par la population. Ils déplorent un manque d’information du public sur les dangers de cette drogue. « Même une petite quantité peut tuer et causer une attaque cardiaque », alertent-ils.