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Renoncement aux soins : des femmes précaires en majorité

Par Philippe Berrebi

AndreyPopov/Epictura

L’amélioration de l’état de santé des Français ne profite pas à tous. Et les écarts se creusent au détriment des plus fragiles.
Dans son dernier rapport, que révèle le site de BFMTV, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes pointe le projecteur sur la santé et l’accès aux soins des femmes précaires. Elles seraient plusieurs millions et représentent 70 % des personnes en situation de précarité.
Isolées, avec un ou des enfants à charge, des horaires de travail bien souvent contraignants, de faibles revenus, ces femmes de l’ombre cumulent les handicaps et les facteurs de risque.

Elles représentent plus de la moitié des assurés qui reportent ou qui renoncent à des soins ou des examens, relève le journaliste. C’est le cas pour le dépistage du cancer du sein ou du col de l’utérus. « La mortalité prématurée liée aux maladies cérébro-cardiovasculaires chez les ouvrières est trois fois supérieure à celle des cadres ».

En 15 ans, les maladies professionnelles qui touchent ces femmes ont fait un bon de 155 %. Or, les politiques publiques, constate le rapport, s’appuient sur un modèle masculin, gommant ainsi la réalité de la pénibilité du travail au féminin. Elle peut prendre différentes formes. Par exemple, les produits toxiques auxquels le femmes de ménage sont exposées toute la journée ou encore les charges de 9 kilos, comme les packs d’eau, que doivent porter ou pousser les hôtesses de caisse toutes les 10 minutes.

Le Haut Conseil à l’égalité émet 21 recommandations parmi lesquelles l’intégration du genre, et non plus du sexe, dans la lutte contre l’inégalité. Les personnels soignants devraient également être sensibilisés et formés à la prise en charge globale de ces femmes.