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Baromètre Odoxa

Vieillissement : un Français sur deux s’inquiète

Par Audrey Vaugrente

L’avenir n’est pas serein pour les Français. La majorité d’entre eux voit le vieillissement d’une manière sombre. Les financements sont insuffisants, selon eux.

Mayerberg/epictura

Les Français se rongent les sangs. Au cœur de leurs inquiétudes, le vieillissement. A l’heure où l’espérance de vie s’allonge, un citoyen sur deux avoue être troublé quant à la façon dont il gère ses vieux jours. Le Baromètre Santé 360, réalisé par Odoxa (1), le révèle ce 3 juillet.
 

Pour la quasi totalité des sondés, la prise en charge du vieillissement est un sujet important, voire prioritaire. Il faut dire que six sur dix sont directement concernés par ce dossier. Et ils ne semblent pas sereins concernant leur propre avenir.

La plupart des Français craignent que leurs vieux jours soient ponctués de problèmes, de santé ou de revenus. Alzheimer, cancer et limitations physiques sont une source majeure de préoccupation.

 

 

Le service ne satisfait pas

Le climat n’est donc pas apaisé. Et pourtant, les Français ne se disent pas vraiment préparés. Un sur cinq a prévu des travaux pour adapter son logement et 11 % ont souscrit une assurance dépendance. Les autres ont des prévisions plus générales, comme un investissement immobilier ou une épargne spécifique.


Ces sondés ont pourtant des projets, quant à leurs vieux jours. 50 % aimeraient bénéficier d’une adaptation de leur logement en cas de handicap physique. Mais en cas de troubles cognitifs, ils se reportent majoritairement vers les établissements spécialisés, comme les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD).


Un problème s’oppose à ces beaux projets. Le système actuel ne convient pas à la majorité des Français interrogés. Deux tiers sont insatisfaits de la qualité des services actuels. Plus inquiétant, 56 % ont une mauvaise image des EHPAD. Et les directeurs de ces structures sont encore plus nombreux à les percevoir d’un mauvais œil.

Plus de soutien financier

La prévision est d’autant plus difficile que 82 % des sondés admettent mal connaître les dispositifs d’aide existants. Ceux-ci sont difficiles d’accès, les démarches pour les obtenir sont complexes et les informations manquent.


Mais les Français estiment aussi que la collectivité n’investit pas assez dans l’accompagnement des personnes âgées. 49 % veulent plus de solidarité nationale. Ils sont encore plus nombreux à voir d’un bon œil la mise en place d’un cinquième risque au cœur de la Sécurité sociale. Une piste d’évolution demandée par de nombreuses associations.

 

 

>> Lire notre enquête "Dépendance : les oubliés de la solidarité"

 

8 millions d’aidants en France

La France compte 8,3 millions d’aidants non professionnels. Parmi eux, 9 sur 10 ne touchent pas de dédommagement pour l’aide qu’ils apportent. Ils assistent surtout leurs parents, mais aussi leur conjoint. La plupart du temps, ces aidants sont des femmes, de plus de 50 ans, avec un revenu limité. 48 % de ces personnes touchent moins de 2 500 euros par mois.

Pour aider au maintien à domicile, ils utilisent déjà Skype et les réseaux sociaux afin de lutter contre l’isolement. Ils ont aussi recours à des applications pour gérer leur traitement et à des objets connectés pour suivre leur état de santé. Mais les aidants plaident pour plus d’e-santé dans le quotidien des personnes âgées dépendantes.

 

(1) Baromètre Oxoda pour Ramsay Général de Santé, Orange, la MNH et la FHF sur le grand âge, la dépendance et l’accompagnement du vieillissement. Sondage réalisé auprès de 1 002 Français, aidants familiaux, médecins, infirmiers, directeurs d’hôpitaux et d’EHPAD.