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Epidémie

Yémen : plus de 100 000 cas de choléra recensés

Par Anne-Laure Lebrun

L'épidémie de choléra échappe à tout contrôle. Alors que l'OMS et les ONG envoient des médicaments et du matériel depuis un mois, la maladie continue à se propager.

Hani Mohammed/AP/SIPA

Rongé par la guerre, le Yémen est maintenant ravagé par le choléra. Plus de 101 800 personnes se sont rendues à l’hôpital et 789 décès ont été signalés dans 19 gouvernorats du pays, rapporte l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

L’épidémie déclarée fin avril se propage à une vitesse fulgurante. Alors que l’OMS estimait le nombre de cas à 300 000 dans 6 mois, ce chiffre pourrait être atteint dans quelques semaines seulement.

En réponse, les équipes de l’agence onusienne multiplient l’envoi de cargos remplis de médicaments, de kits contre le choléra, de lits et de chlore pour assainir l’eau. Des milliers de tonnes de matériel sont également envoyés par les organisations non gouvernementales (ONG) présentes sur place, comme Médecins Sans Frontières (MSF) ou la Croix Rouge.

Des infrastructures détruites

Les ONG viennent aussi se substituer aux hôpitaux. Après deux ans de conflits armés, à peine 45 % des établissements de santé sont encore debout. Et les structures encore opérationnelles manquent de personnels pour faire face à l’afflux de malades. Faute de place, les patients sont installés sur des matelas dans des couloirs.

Au 31 mai, les centres de traitements du choléra de MSF ont accueilli plus de 12 000 patients dans 7 gouvernorats situés à l’ouest du pays. « Une région qui n’avait jamais rencontré le choléra », avait indiqué à Pourquoidocteur Caroline Séguin, responsable adjointe des opérations de MSF au Moyen-Orient.

A cette épidémie s’ajoute l’une des pires catastrophe humanitaire : la famine. Près de 7 millions de Yéménites souffriraient de la faim. Sur Twitter, le Fonds des Nations Unies pour les populations (UFPA) a alerté que plus d’un million de femmes enceintes malnutries sont menacées par le choléra et ont besoin de soins.

Pour pouvoir enrayer la catastrophe, l'organisation caritative Oxfam a réclamé un cessez-le-feu pour accéder à la population. « Le choléra est facile à traiter et à prévenir mais si les combats continuent la tâche sera deux fois plus difficile, a prévenu Sajjad Mohammed Sajid directeur du bureau d’Oxfam au Yémen.