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Neuroprotection

AVC : un venin d'araignée réduirait les séquelles

Une protéine présente dans le venin d'araignée permettrait de prévenir les séquelles d'un AVC même 8 heures après l'accident.

AVC : un venin d'araignée réduirait les séquelles sudok1/epictura




Le venin d’une araignée des plus dangereuses au monde contiendrait une molécule capable de protéger le cerveau des dégâts d’un accident vasculaire cérébral (AVC), suggère une étude australienne publiée dans PNAS.

« Nous pensons que nous avons trouvé, pour la première fois, un moyen de minimiser les effets dévastateurs d’un AVC sur le cerveau », s’est réjoui le Pr Glenn King, responsable des travaux et chercheur en biologie moléculaire à l’université de Queensland (Australie). Baptisée Hi1a, cette petite protéine bloquerait l’un des mécanismes responsables des dommages cérébraux de l’AVC.

Les chercheurs ont découvert cette protéine par hasard alors qu’ils séquençaient le génome des toxines produite par Hadronyche infensa, une espèce d’araignée retrouvée dans le sud-est du Queensland, et en Nouvelles-Galles du Sud (Australie). Le venin de cette araignée peut tuer un homme en une quinzaine de minutes.


Efficace même après 8 heures

Mais dans ce poison se cache un remède. Les scientifiques ont isolé la protéine Hi1a car elle ressemblait à une protéine déjà bien connue pour ses propriétés neuroprotectrices. Ils l’ont ensuite synthétisé en laboratoire et testé sur des neurones et tissus cérébraux en culture, puis des rats victimes d’AVC. « Au cours de ces essais précliniques, nous avons observé qu’une seule dose de Hi1a administrée 8 heures après l’AVC protège les tissus et améliore les performances neurologiques », a expliqué le Pr King.

Dans leur étude, les auteurs indiquent que l’injection de cette protéine 2 heures après l’AVC permet de réduire les dégâts de l’AVC d’au moins 80 %. Si l’injection est réalisée dans les 8 heures, 65 % des dommages sont évités.

« L’un des résultats les plus excitants à propos de Hi1a est ses niveaux de protection exceptionnelle plus de 8 heures après l’AVC, c’est une opportunité de traitement remarquablement longue », a commenté le médecin australien.

Des essais chez l'homme dans 2 ans

En outre, la protéine protège les zones du cerveau les plus affectées par le manque d’oxygène provoqué par l’AVC. Ces régions sont généralement considérées comme irréparables du fait de la mort rapide des neurones. Résultats : les rats traités ont récupéré bien plus vite que les cobayes non traités. Grâce à la protéine Hi1a, des fonctions normalement perdues ont pu être restaurées. « Cette première mondiale nous aidera à proposer de meilleures perspectives aux patients victimes d’un AVC en limitant l’atteinte cérébral et le handicap causé par ce grave traumatisme », espère le Pr King.

L’équipe s’apprête maintenant à tester cette molécule chez l’homme. Les essais cliniques devraient être lancés dans les 2 prochaines années. Des travaux qui suscitent l’espoir. « Un médicament neuroprotecteur sûr et efficace pourrait être donné aux patients dans l’ambulance avant leur arrivée à l’hôpital, ce qui augmenterait le nombre de patients pouvant être pris en charge », commente le Pr Stephen Davis, directeur du centre de neurologie au Royal Melbourne Hospital (Australie).

En France, un personne est victime d’un AVC toutes les 4 minutes. Avec 40 000 morts par an, l’AVC est la 1ère cause de décès chez les femmes et la 3ème chez les hommes. Pour les survivants, 30 000 chaque année environ, les séquelles sont lourdes et handicapantes.

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