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Alerte du Secrétaire général de l'ONU

Choléra : 98 % des aides aux victimes d'Haïti ne sont pas tenues

Par Julian Prial

L'ONU demande à ses Etats membres de se prononcer dans les 6 mars sur leur intention d'aider Haïti, où plus de 9 000 personnes sont mortes du choléra depuis 2010. 

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Elu le pour succéder au Sud-Coréen Ban Ki-moon (le 1er janvier 2017), le portugais António Guterres mesure l'immensité de sa tâche. Le tout nouveau Secrétaire général des Nations unies (ONU) vient de piquer sa première colère. 

Dans une récente lettre, il déplore en effet que seules 2 % des promesses de financement d'un fonds de l'ONU pour les victimes du choléra en Haïti ont été tenues. L'ONU prévoyait pourtant de lever 400 millions de dollars en deux ans dans le but de réduire le nombre de victimes du choléra de 30 000 à 10 000 d'ici la fin 2018 et de leur apporter de l'eau potable et de l'aide sanitaire.

9 000 décès depuis 2010 

L'ancien homme politique socialiste a donc décidé de fixer un ultimatum aux Etats membres des Nations unies. Ceux-ci devront dire avant le 6 mars s'ils ont l'intention d'aider Haïti, où plus de 9 000 personnes sont mortes du choléra depuis qu'une épidémie s'y est déclarée en 2010.

Et la situation n'est pas en mesure de s'améliorer puisqu'à l'heure actuelle, à peine 25 % des Haïtiens ont accès à des toilettes. Jusqu'à présent, seuls la Corée du Sud, la France, le Liechtenstein, l'Inde, et la Chili ont versé ensemble environ 2 millions de dollars au fonds de l'ONU, le Canada et le Japon l'ayant séparément doté de 7 millions dollars.

Le Dr David Nabarro à la tête de ce fonds

« Les contributions volontaires que nous avons reçues ne sont pas encore suffisantes pour couvrir ce qui est prévu », écrit M. Guterres dans son courrier. Il ajoute que « si les financements ne se matérialisent pas, une autre solution de financement devra être explorée » avec le Dr David Nabarro, médecin britannique à la tête du fonds.

Pour rappel, l'ancien secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon avait présenté les excuses de l'ONU auprès des Haïtiens après des tests établissant que le choléra avait été introduit par des Casques bleus népalais envoyés à Haïti après le séisme de 2010. Ce dernier avait aussi confié à l'Agence France Presse (AFP) qu'il « n'avait jamais eu autant de mal à lever des fonds ».