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Carmat

Le coeur artificiel continuera de battre en France

Par Anne-Laure Lebrun

La société qui développe le coeur artificiel a démenti vouloir s'installer à l'étranger. Elle espère pouvoir reprendre rapidement les essais. 

MEIGNEUX/SIPA
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La société Carmat n’a jamais voulu quitter la France. Les fabricants du cœur artificiel ont démenti mardi toute intention d’exil aux Etats-Unis lors d’une conférence de presse ce mardi 14 février. Les dirigeants ont en effet répété qu’ils souhaitaient continuer leur essai clinique dans l’Hexagone et espéraient une reprise rapide de ces travaux suspendus depuis le décès du 5ème patient implanté en octobre dernier.

« Je n'ai jamais dit qu'on allait partir de la France », a affirmé Stéphane Piat, le directeur de Carmat, à l’occasion de la présentation des résultats annuels de la start-up française. « Nous n'avons jamais parlé d'autre chose que d'enrôler des patients à l'étranger », a-t-il ajouté. 
Engagée dans un bras de fer avec les autorités sanitaires, la société n’aurait donc jamais voulu délocaliser ses expérimentations à l’étranger. Stéphane Piat a toutefois réitéré son appel à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) à « plus de pragmatisme sur l’innovation de rupture ».

Car pour ce dernier, le problème de la France est son manque de souplesse. Dans un entretien donnée au Parisien la semaine dernière, il expliquait notamment que le principe de précaution était dépassé, ajoutant que dans « beaucoup de pays on parle plutôt de bénéfice/risque ».


Rencontre au ministère de la Santé

Mais aujourd’hui, le discours se fait plus lisse. Alors que la société est en discussion pour reprendre les essais, le patron de Carmat a salué le travail de l’ANSM qui « fait des choix difficiles », et estimé qu’il fallait « respecter » les règles de chacun. Rappelons que l’ANSM refuse de relancer les implantations du cœur artificiel tant que les questions de sécurité des patients ne seront pas résolues. Une position ferme qui fait suite au décès du dernier patient lié à une mauvaise manipulation des batteries.

La société attend également beaucoup de sa rencontre avec le ministère de la Santé qui aura lieu « d’ici 10 jours », selon le président de Carmat, Jean-Claude Cadudal. A cette occasion, le promoteur du cœur artificiel devrait sûrement rappeler que cette prothèse offre une alternative thérapeutique aux malades souffrant d’insuffisance cardiaque terminale.