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Hormone Klotho

Diabète : un marqueur prédit le risque de maladie rénale

Par Audrey Vaugrente

Les patients diabétiques souffrant d'atteintes rénales ont de moindres taux d'hormone Klotho dans les urines.

Jeanette.Dietl/epictura

Elle porte le nom d’une divinité antique du destin, et ça n’est pas pour rien. L’hormone Klotho pourrait prédire le risque de maladie rénale chez les patients diabétiques. C’est la découverte qu’ont faite les chercheurs du King’s College de Londres (Royaume-Uni). Publiée dans Diabetologia, leur étude montre que les taux de cette enzyme chutent en présence d’une néphropathie.

Une carence manifeste

Avant d’établir ce constat, l’équipe a analysé les urines et le sang de 78 patients atteints de diabète de type 1. Parmi eux, 33 présentaient les signes d’une maladie rénale de stade précoce, la microalbuminurie. Elle se traduit par la présence d’albumine dans les urines du patient. Plus cette protéine sanguine est présente, plus l’atteinte rénale est grave. Le stade ultime est une insuffisance rénale.

La mesure de l’albuminurie est elle-même un marqueur du risque cardiovasculaire des patients et de l’évolution du diabète. Mais à en croire ces résultats, il serait possible de prédire l’apparition d’albumine dans les urines et d’engager les mesures correctrices beaucoup plus tôt. En effet, les chercheurs ont constaté une variation de l’hormone Klotho chez les diabétiques dont les reins sont endommagés.

Concrètement, les patients souffrant d’une néphropathie ont une carence. Les diabétiques dont les organes sont en bonne santé, en revanche, présentent des taux d’enzyme similaires à ceux de la population générale. « Pour la première fois, Klotho est associée à une maladie rénale dans le diabète de type 1 », se félicite le Dr Giuseppe Maltese.

Une piste thérapeutique

En effet, Klotho est soupçonnée d’intervenir directement dans l’apparition des atteintes rénales. Ces soupçons sont liés au fait que cette hormone « anti-âge » protège le système cardiovasculaire d’un vieillissement anormal. Or, dans le cas du diabète, les petits vaisseaux des reins sont progressivement endommagés, ce qui provoque la maladie. La chute de l’hormone serait donc un marqueur précieux… mais aussi une cible thérapeutique.

En remontant les niveaux d’enzyme, il deviendrait possible de prévenir l’évolution délétère du diabète. Avec un impact majeur sur la prise en charge. Car en France, la moitié des maladies rénales chroniques sont liées au diabète et à l’hypertension artérielle.

Ce lien entre diabète et Klotho ne doit rien au hasard. Une étude parue dans PNAS en 2007 a montré, sur le rat et l’être humain, que la sécrétion de l’hormone est régulée par l’insuline – dont la production est perturbée lors d’un diabète.