ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Psoriasis : un patient traité sur cinq n'est pas soulagé

Dermatologie

Psoriasis : un patient traité sur cinq n'est pas soulagé

Par Anne-Laure Lebrun

Malgré les avancées thérapeutiques, environ 20 % de patients atteints de psoriasis, modéré à sévère, souffrent encore de lésions et d'une qualité de vie altérée. 

Hriana/epictura

Le psoriasis est une maladie dermatologique fréquente. Plus de 2 millions de Français sont touchés, dont 100 000 enfants. Cette affection cutanée auto-immune se caractérise par des plaques rouges couvertes de croûtes au niveau des coudes, des genoux ou du cuir chevelu. Des manifestations stigmatisantes et parfois handicapantes non soulagées par les traitements actuels pour 1 patient sur 5, rapporte une étude parue dans le Journal of Dermatological Treatment.

Les chercheurs de l’université d'Umea (Suède) sont parvenus à ces conclusions en interrogeant plus de 2 600 malades bénéficiant de traitements systémiques du psoriasis (comprimés ou gélules, injections sous-cutanées ou intra-musculaires, et perfusions intra-veineuses). Mais il apparaît que ces médicaments ne sont pas efficaces chez tous les patients.

Après 3 mois de traitement, environ 18 % des malades se plaignent encore de plaques étendues sur le corps, et estiment que leur qualité de vie est encore affectée par cette maladie auto-immune. Les patients les moins soulagés semblent être les participants les plus jeunes et présentant un IMC le plus élevé. Ce sont aussi ceux qui souffrent le plus de rhumatisme psoriasique et le plus enclins à fumer. Or, la littérature scientifique montre que l’obésité et le tabagisme aggravent les symptômes du psoriasis.

 

Prendre en charge l'obésité et le tabagisme

« Nos résultats suggèrent que les traitements disponibles ne sont pas assez efficaces pour traiter ces formes de psoriasis, note Marcus Schmitt-Egenolf, auteur responsable des travaux. Ainsi, afin de mieux contrôler leur maladie, les patients ont besoin d’accéder aux nouveaux traitements tels que les biothérapies ». Il y a 10 ans, le traitement des formes modérées à sévères a connu une petite révolution avec l’arrivée sur le marché des biothérapies (TNF alpha et interleukines). Grâce à ces médicaments moins toxiques, les patients ont vu leurs lésions cutanées se réduire et leur qualité de vie s’améliorer.

Au vu de ces résultats, les chercheurs suédois recommandent que les patients ne bénéficiant pas encore des biothérapies puissent y accéder. Pour ceux qui suivent déjà ces traitements, un nouveau choix thérapeutique devrait être envisagé. Ils indiquent également que les malades devraient être incités à changer de mode de vie. Le traitement du psoriasis devrait notamment intégrer la prise en charge de l’obésité et le sevrage tabagique afin d’atténuer les symptômes et améliorer la sensibilité au traitement.