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Direction Générale de la Santé

Santé : comment se préparer à la vague de froid

Par Julian Prial

Dès mardi, plusieurs régions de France seront touchées par le froid. Cette situation nécessite une vigilance, notamment pour prévenir les intoxications au monoxyde de carbone.

LCalek/epictura

À peine la tempête Egon a-t-elle quitté le territoire dans la nuit de jeudi à vendredi dernier, que les prévisions météorologiques annoncent une vague de grand froid qui va s’abattre sur la France à partir de mardi et qui devrait s’inscrire dans la durée. Celle-ci durera au moins jusqu’au week-end du 21 et 22 janvier, avec des températures de 5 à 10 degrés inférieures aux normales saisonnières.

Et lorsque les températures baissent, les risques d’intoxication au monoxyde de carbone, ou CO, augmentent. Chaque année, ce gaz toxique est responsable d’une centaine de décès en France. Invisible, inodore et non irritant, le monoxyde de carbone est indétectable. Des gestes simples contribuent pourtant à réduire les risques a rappelé la Direction Générale de la Santé (DGS) il y a quelques jours.

Les appareils à surveiller 

Dans un communiqué, le ministère de la Santé écrit que « les appareils utilisant des combustibles (gaz naturel, bois, charbon, fuel, butane, propane, essence ou pétrole etc.) pour la production de chaleur ou de lumière sont tous susceptibles, si les conditions de leur fonctionnement ne sont pas idéales, de produire du monoxyde de carbone (CO) ». Avant l’hiver, la DGS conseille ainsi de faire systématiquement vérifier et entretenir les installations de chauffage et de production d’eau chaude, ainsi que les conduits de fumée (ramonage mécanique) par un professionnel qualifié.

Par ailleurs, elle conseille d'aérer au moins 10 minutes son logement, cela tous les jours, et même quand il fait froid. Mais aussi de maintenir son système de ventilation en bon état de fonctionnement en n’obstruant jamais les entrées et sorties d’air.

Les symptômes d'une intoxication 

Enfin, au niveau collectif, les organisateurs de rassemblements (manifestations culturelles ou religieuses, réunions de famille, par exemple) doivent être tout particulièrement attentifs, souligne le ministère.

La DGS leur demande de respecter « systématiquement » les consignes d’utilisation des appareils à combustion indiquées par le fabricant : ne jamais faire fonctionner les chauffages d’appoint en continu ; placer impérativement les groupes électrogènes à l’extérieur des bâtiments ; ne jamais utiliser pour se chauffer des appareils non destinés à cet usage : cuisinière, brasero, barbecue, etc.

Une brochure disponible

Mais pour éviter des accidents, le ministère rappelle aussi que les symptômes (maux de tête, fatigue, nausées) apparaissent plus ou moins rapidement et peuvent toucher plusieurs personnes au sein du foyer. Une intoxication importante peut conduire au coma et à la mort, parfois en quelques minutes. Il faut donc agir très vite : en cas de suspicion d’intoxication, aérez immédiatement, arrêtez si possible les appareils à combustion, évacuez les locaux et appelez les secours en composant le 15, le 18 ou le 112 (et le 114 pour les personnes malentendantes). La prise en charge des personnes intoxiquées doit intervenir rapidement, dès les premiers symptômes, et peut nécessiter une hospitalisation, conclut-il.

Pour rappel, la brochure « Les dangers du monoxyde de carbone, pour comprendre » est diffusée auprès des mairies, des services de protection maternelle et infantile (PMI), des laboratoires d’analyses médicales. Elle est disponible pour tous en téléchargement sur le site http://inpes.santepubliquefrance.fr (rubrique Santé Environnement).

Bilan des intoxications 

Entre le 1er septembre 2015 et le 31 mars 2016, 829 épisodes d’intoxication au CO survenus par accident et impliquant 3 520 personnes ont été signalés au système de surveillance de Santé publique France et ce, malgré les conditions météorologiques clémentes de l’hiver dernier, l’un des plus chauds depuis 1900, selon Météo-France.

Entre le 1er septembre 2016 et le 17 octobre 2016, 79 épisodes d’intoxication au monoxyde de carbone, signalés au système de surveillance de Santé publique France, ont concerné 247 personnes.