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Projet de loi finances

Boissons énergisantes : les députés suppriment la taxe caféine

Par la rédaction

Les députés ont supprimé la taxe caféine qui visait les boissons énergisantes aux concentrations élevées de ce stimulant. 

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Elle avait été votée en 2013 afin de limiter les concentrations de caféine dans les boissons énergisantes. Trois ans plus tard, les députés ont supprimé la « taxe RedBull », ce prélèvement d'un euro par litre sur les boissons contenant plus de 220 milligrammes de caféine par litre.

La taxe caféine sur les boissons énergisantes a été supprimée ce vendredi contre l'avis du gouvernement, lors de la nouvelle lecture du projet de loi de finances. Elle ne pourra pas être réintroduite en lecture définitive ce mardi dans l'hémicycle.

"Lobby cafetier" 

A l’origine de cette taxe : Gérard Bapt, médecin cardiologue de profession et membre de la commission des affaires sociales, qui se dit « furieux » et juge cette suppression « grave ». La mise en place de cette taxe avait été « un succès de santé publique puisque les producteurs de ces boissons avaient diminué le taux de caféine », précise-t-il à l’AFP. . Il y voit aujourd'hui une influence du « lobby cafetier » et espère désormais « que les producteurs de ces boissons ne rehausseront pas le taux de caféine ».

Le prélèvement a été supprimé sur l'initiative du député PS Razzy Hammadi, ex-rapporteur d'une mission d'information qui a préconisé une remise à plat de la fiscalité des produits agroalimentaires. La commission des Finances, puis l'Assemblée en séance publique, ont ensuite suivi.

Faibles recettes 

« Voilà quelques années, le législateur a décidé d'instaurer une taxe sur les boissons énergisantes, et il a eu raison de le faire, car ces boissons ne sont pas saines (...), a plaidé Razzy Hammadi dans l’hémicycle. L'un des critères pris en compte par cette fiscalité était une teneur en caféine supérieure aux besoins -220 milligrammes- dans une boisson qui n'était pas du café.
Or, dans les années qui ont suivi, tous les fabricants de boissons énergisantes ont réduit la teneur en caféine de celles-ci, pour la porter au-dessous de 220 milligrammes, de telle sorte que nous avons taxé les cafés à emporter, ce qui n'était pas l'objectif du législateur, et tout cela pour un rendement inférieur à 3 millions d'euros ».

Selon les prévisions initiales du gouvernement, cette taxe caféine devait initialement rapporter 60 millions d'euros par an. Mais les fabricants de boissons énergisantes ont dans l'ensemble abaissé la teneur de leurs boissons en caféine pour passer sous le seuil fatal et éviter de la payer.

Le secrétaire d'Etat au Budget, Christian Eckert, pour qui cette taxe « qui visait à changer les comportements (...) a été efficace », a objecté que « le risque existe que, si nous la supprimions, réapparaissent des produits présentant des teneurs en caféine supérieures au raisonnable ».

Des risques connus

Les études qui démontrent la toxicité de ces boissons énergisantes, aux concentrations en caféine parfois très élevées, sont nombreuses. L’impact néfaste de ces boissons sur le cœur et sur le cerveau est désormais bien renseigné, tout comme les risques liés au mélange avec de l’alcool. Une étude a ainsi récemment montré que ces boissons, en cocktail alcoolisé, généraient les mêmes effets que la cocaïne. Les risques addictifs font eux aussi l’objet d’alertes fréquentes des autorités sanitaires.

Selon l’Anses, qui a mené plusieurs évaluations de ces boissons, les effets secondaires rencontrés par les consommateurs sont essentiellement cardiovasculaires (sensations d’oppression ou de douleurs thoraciques, tachycardie, hypertension, troubles du rythme allant jusqu’à l’arrêt cardiaque...), psycho-comportementaux ou neurologiques (irritabilité, nervosité, anxiété, voire crises de panique, hallucinations, épilepsie).