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Grande-Bretagne

Jeux d'argent : 450 000 enfants y jouent chaque semaine

Par Marion Guérin

Environ 16 % des 11-15 ans jouent toutes les semaines à des jeux d’argent et de hasard, selon une étude britannique qui pointe les risques de dépendance chez les jeunes.

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Ils n’ont pas 16 ans et déjà, un goût très prononcé pour les jeux d’argent et de hasard (JAH). En Grande-Bretagne, la Gambling Commission, autorité régulatrice du secteur du jeu, sonne l’alarme dans un rapport récemment publié. Quelque 450 000 enfants et adolescents âgés de 11 à 15 ans jouent toutes les semaines à des JAH (machine à sous, paris, jeux à gratter…) en Angleterre et aux Pays de Galles, soit un taux de prévalence de 16 % parmi cette jeune population.

Plus que le tabac et l’alcool

« Ces chiffres sont à comparer avec les 5 % de 11-15 ans qui ont fumé du tabac et des 8 % qui ont bu de l’alcool au cours de la dernière semaine, tandis que 6 % ont pris des drogues », notent les auteurs, qui s’interrogent. Alors que sur le long terme, la prévalence du tabagisme, de la consommation d’alcool et de drogues chez les 11-15 ans a eu tendance à décroître, la prévalence du jeu, elle, a stagné parmi ce groupe.

« On nous rappelle souvent qu’il faut parler des risques liés à l’alcool, aux drogues et au tabac avec nos enfant, souligne la Gambling Commission. Mais nos recherches montrent que les enfants sont deux fois plus susceptibles de jouer à des JAH que de consommer n’importe laquelle de ces substances ». Or, selon les estimations des auteurs, parmi les 450 000 jeunes joueurs, 9000 ont un risque de développer un rapport problématique aux JAH.

Responsabilité des parents

Les auteurs appellent ainsi les adultes à adopter un certain discours et une attitude vis à vis des JAH. Car la plupart du temps, les jeunes ont accès à ces jeux interdits aux mineurs par le biais de leurs parents – c’est notamment le cas de jeux à gratter, typiquement acquis par les parents et offerts aux enfants. Par ailleurs, 6 % des 11-15 ans ont utilisé le compte parental pour se rendre sur un site Internet de jeu d’argent, avec ou sans permission des principaux intéressés.

« Nous voulons rassurer les parents sur le fait que nos règles exigent des entreprises du jeu qu’elles empêchent les mineurs de jouer et qu’elles s’attaquent à cette problématique, écrit encore la Gambling Commission. Nous prenons des mesures très strictes quand nous constatons que les jeunes ne sont pas protégés. »

Toutefois, force est de constater qu’il existe des failles plutôt larges. Si la Gambling Commission note qu’il existe un certain nombre de JAH ouverts aux mineurs, comme les machines à attraper des peluches ou les paris privés entre copains, elle appelle néanmoins les parents à « parler avec leurs enfants des risques associés au jeu, afin que s’ils choisissent de jouer lorsqu’ils seront adultes, ils le fassent de manière responsable et sûre ». Et ce, d’autant plus que des travaux ont précédemment montré que plus une personne joue de manière précoce, plus le risque de devenir un joueur problématique augmente.