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A Marseille

Poursuite des soins : le père de Marwa soulagé

Par Julian Prial

A Marseille, la justice vient d'ordonner à l’hôpital de la Timone de poursuivre les soins d’un bébé d’un an plongé dans le coma en attendant une expertise. 

vilevi/epictura

Il ne dissimule pas son soulagement. « Merci à la justice », c'est la réaction dans Le Monde de Mohamed Bouchenafa à la suite de la décision prise mercredi par le tribunal administratif de Marseille (Bouches-du-Rhône). La juridiction vient de réclamer la poursuite des soins sur son bébé plongé dans le coma, accédant ainsi à sa demande et celle de son épouse.

Avant de statuer sur l’arrêt ou non des soins, « il sera procédé à une expertise confiée à un collège de trois médecins composé de deux neurologues et d’un neuropédiatre, désignés par le président du tribunal », a expliqué le tribunal, qui considère que « de nombreuses incertitudes demeurent sur la pathologie initiale de l’enfant, sur les séquelles dont elle est atteinte, sur les examens pratiqués et sur son état actuel », a rapporte l’Agence France Presse (AFP).

Dans le quotidien national, l'homme de 33 ans, chauffeur de VTC à Nice, affirme que « toutes les chances n’ont pas été données à Marwa ». « Les médecins disent que ça ne sert à rien, qu’il faut la laisser partir, ils parlent d’acharnement thérapeutique mais quand je lui dis “Marwa ma fille”, elle commence à bouger. On demande juste qu’on lui donne le temps de montrer qu’elle tient à vivre », précise-t-il.

Plus de 70 000 signatures sur le Net 

Pour rappel, les parents du bébé d'un an, qui ont lancé une pétition ayant recueilli plus de 70 000 signatures sur internet, interprètent les mouvements du bébé, relié à des machines, comme des signes qu’elle « est consciente, bouge et (les) reconnaît ». Mais « les médecins pensent qu’elle n’arrivera jamais à respirer seule et estiment que c’est une raison suffisante pour la débrancher sous une semaine », selon le couple qui avait saisi le tribunal administratif en référé pour demander la poursuite des soins.

Marwa avait été admise à l’hôpital de la Timone le 25 septembre pour un virus foudroyant et placée en coma artificiel. Le 4 novembre, les médecins de l’hôpital de la Timone avaient décidé d’arrêter le traitement thérapeutique et de débrancher l’appareil respiratoire maintenant l’enfant en vie.

Dans leur compte-rendu motivant leur décision, les médecins hospitaliers avaient noté que « l’état de conscience » du bébé « est difficile à évaluer mais le comportement et les atteintes diffuses observées à l’IRM laissent penser qu’il est probablement fortement altéré ».

Des fautes imputées à l'hôpital

Pourtant, le tribunal administratif reproche à l’hôpital de ne pas avoir communiqué l’intégralité du dossier médical. « La fiche de traçabilité des décisions prises de façon collégiale comporte une motivation très lacunaire », souligne-t-il, et des « indications divergentes » ont été données par l’hôpital.

Dans un délai de deux mois, les experts devront « se prononcer sur le caractère irréversible des lésions neurologiques de l’enfant, sur le pronostic clinique et sur l’intérêt ou non de continuer ou de mettre en œuvre des thérapeutiques actives », conclut le tribunal.