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Dans les départements les plus touchés

Haïti : la population appelée à se faire vacciner contre le choléra

Par Julie Levallois

L'épidémie de choléra menace en Haïti, un mois après le passage de l'ouragan Matthew. Le gouvernement commence à vacciner les habitants des zones les plus touchées.

United Nations Photo/Flickr
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Le choléra resurgit en Haïti. L’ouragan Matthew a déferlé sur l’île le 4 octobre dernier. Les conséquences, elles, durent. Le gouvernement s’organise pour lutter contre une possible épidémie. 
Ce 8 novembre, une campagne de vaccination est lancée dans deux départements du pays : Sud et Grand’Anse. Ce sont aussi les zones les plus durement touchées par les vents violents qui ont balayé Haïti. 800 000 Haïtiens sont concernés par ce programme soutenu par le ministère de la Santé et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

16 communes vont y participer jusqu’au 14 novembre. Tout citoyen est visé dès lors qu’il est âgé d’au moins un an. Un vaccin oral sera administré. Selon l’OMS, cette stratégie devrait éviter 60 à 70 % des cas de choléra. Car c’est bien l’objectif de la campagne : réduire le nombre d’infections autant que possible, éviter les décès, et surtout l’expansion de l’épidémie aux autres départements.

Eviter le désastre de 2010

« La vaccination est un outil de contrôle du choléra ; il s’agit d’une mesure complémentaire pour parvenir à l’élimination du virus en Haïti », a lancé Daphnée Benoit Delsoin, ministre de la Santé du pays. Des mots soigneusement choisis.
En effet, nombre de mesures préventives ont été déployées depuis le 4 octobre. La France a même envoyé des kits anti-choléra. L’industrie médicamenteuse a, de son côté, fourni 260 kg de traitements divers. Mais l’impact de ces approches a été modéré. Les infections ont grimpé en flèche dans le sud de l’île.

Ce n’est pas faute d’outils. La population a reçu des doses de javel pour désinfecter son eau. Elle est appelée à ne boire que de l’eau potable, à rincer les fruits et légumes à l’aide d’eau propre… Mais certaines zones sont particulièrement isolées. « Chaque personne doit diriger le changement, martèle Jean-Luc Poncelet, représentant du bureau panaméricain de l’OMS en Haïti. Pour éviter les décès, les services de santé sont disponibles et fonctionnels. »

Les autorités s’organisent pour éviter le désastre observé en 2010, après le séisme qui a secoué l’île. Les Casques bleus, appelés en renfort, ont introduit le vibrion dans les eaux d’un affluent de l’Artibonite. Haïti s’en était débarrassé depuis plus d’un siècle. Longtemps restée dans le déni, l’ONU a finalement reconnu son rôle dans cette flambée en juillet dernier.