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Projet piloté par l'Inserm

Zika : un fonds de 12 millions d'euros pour étudier le virus

Par Anne-Laure Lebrun

Un consortium européen a reçu une dotation Horizon 2020 pour étudier le virus Zika, et en particulier ses effets chez les femmes enceintes et leurs bébés. 

frankieleon/flickr

La recherche française est mise à l’honneur. Un projet européen de recherche, coordonné par l’Inserm, a reçu 12 millions d’euros du Programme de recherche et d’innovation Horizon 2020 de l’Union européenne pour combattre le virus Zika. Grâce à cette enveloppe, les chercheurs de 18 pays différents répartis sur 4 continents pourront poursuivre leurs travaux pendant au moins 3 ans.

Le consortium ZikAlliance, piloté par le virologue Professeur Xavier de Lamballerie (Inserm, IRD, Université Aix-Marseille), rassemble les plus grandes institutions françaises comme l’Institut Pasteur, le CNRS ou le CEA et européennes mais aussi brésilien (1).

Tous ces partenaires sont mobilisés depuis 2015 pour lutter contre cette maladie infectieuse émergente qui a déjà touché 73 pays et territoires dans le monde en moins d’un an. Une épidémie sans précèdent en Amérique latine et aux Caraïbes qui a révélé la dangerosité du virus : malformation cérébrales chez les fœtus de mères infectées, et syndrome de Guillain-Barré chez l’adulte.

 


Trois axes de recherche

Ces répercussions pendant la grossesse et les effets à court et long terme sur les nouveaux nés seront l’un des axes de recherche du consortium. Car les ravages de Zika ne se limitent pas à la microcéphalie. Les nouveaux-nés infectés seraient atteints de troubles auditifs et ophtalmiques. Les conséquences neurologiques pourraient également apparaître plus tard dans l’enfance. Des cohortes de femmes enceintes infectées dans les Antilles et en Amérique latine ont donc été mises en place pour évaluer les conséquences sur les mères et leurs enfants.

Autre objectif du projet : mieux connaître l’histoire de Zika chez l’homme et dans son environnement. Découvert en 1947 en Afrique puis en Asie chez des singes et des moustiques, le virus était considéré comme bénin et a peu intéressé les chercheurs. Ce n’est que 60 ans plus tard, après une vague d’épidémies (Micronésie en 2007, Polynésie-française en 2013 puis au Brésil deux ans plus tard) que le monde scientifique s’est vraiment penché sur ce cousin de la dengue et du chikungunya. L’équipe internationale cherchera « à caractériser le virus, les mécanismes de la maladie et à identifier les médicaments permettant de contrôler l’infection virale », explique l’Inserm.

En sciences sociales, les scientifiques analyseront également le coût et les répercussions sociales de la maladie et décriront les croyances et les comportements au sein de la population brésilienne affectée. Le consortium a également pour objectif de se préparer aux menaces de futures épidémies dans les zones touchées. Une réunion de lancement est prévue à Sao Paulo les 4 et 5 décembre 2016.


(1) Le consortium comprend la fondation Oswaldo Cruz (Fiocruz), les universités de Heidelberg, Leuven, et Oxford, le centre médical Erasmus, le centre médical universitaire de Leiden, le centre médical de l’université de Bonn, la fondation Fundação Bahiana de Infectologia, l’Institut Pasteur de Paris et de Nouvelle Calédonie, Inserm Transfert, l’IRD, le CEA, le CNRS, Aix Marseille Université, l’Institut Louis Malardé Papeete, l’ANSES, l’Université de Lyon, l’Université de Rennes 2.