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QUESTION D'ACTU

Fondation Internationale de l’ostéoporose

Ostéoporose : des experts redoutent «un tsunami de fractures»

A quelques jours de la Journée mondiale de l'ostéoporose, des experts pointent les lacunes de la prise en charge de cette maladie et appellent les pouvoirs publics à se mobiliser. 

Ostéoporose : des experts redoutent \ photographee.eu/epictura




Sournoise et silencieuse, l’ostéoporose ne se manifeste souvent qu’à la survenue d’une fracture. Cette maladie osseuse apparait aux alentours de 50 ans et touche une femme sur trois et un homme sur cinq. Chez plus de la moitié de ces personnes, une première fracture ostéoporotique annonce de nouvelles fractures de fragilité. Et pourtant, plus de 80 % des patients ne reçoivent pas les traitements adéquats pour ralentir la destruction de l’os, s’inquiète la Fondation Internationale de l’ostéoporose dans un rapport publié à la veille de la journée mondiale qui se tiendra le 20 octobre prochain.

Dans le monde, on estime qu’une fracture ostéoporotique arrive toutes les 3 secondes. En France, quelques 377 000 fractures sont attribuables à cette maladie du squelette. La hanche,  les vertèbres, le poignet sont les os les plus touchés. « Un tsunami de fractures arrive, et le poids de ce fléau humain et socioéconomique aura un impact énorme dans tous les pays à la population vieillissante, prévient le Pr Eugene McCloskey, l’un des auteurs du rapport et médecin au Nothern General Hospital (Royaume-Uni). Les conséquences des fractures de fragilité peuvent être profondément invalidantes, avec des douleurs chroniques et un handicap qui peuvent nuire à la mobilité et la qualité de vie. Moins de la moitié des seniors qui survivent à une fracture de la hanche pourront marcher seuls à nouveau, et plus de 20 % devront vivre en maison de retraite un an après leur fracture ».

 

Dix lacunes à combler

Pourtant, les auteurs du rapport soulignent qu’il est possible d’éviter « cette catastrophe » si la prévention et la prise en charge des patients atteints d’ostéoporose étaient améliorées. Pour réussir, il faudrait combler les 10 lacunes identifiées par les experts à l’échelle mondiale et réparties en 4 grands thèmes : dépistage et prise en charge, sensibilisation de la population, action des gouvernements et épidémiologie.

Ils estiment en premier lieu qu’un effort considérable doit être fourni pour mieux détecter les fractures secondaires, l’ostéoporose induite par les médicaments ou celle associé à d’autres pathologies, ainsi que le dépistage des personnes à haut risque d’ostéoporose afin de prévenir la première fracture. La mise en place de réseau entre gériatres et rhumatologues, et le déploiement du dépistage par ostéodensitométrie pourraient améliorer ces points noirs.

Source : LACUNES ET SOLUTIONS DANS LE DOMAINE DE LA SANTÉ OSSEUSE : Cadre mondial d’amélioration, rapport de la Fondation Internationale sur l'ostéoporose, octobre 2016.


Plus le temps d'attendre

Ils déplorent également que « la sensibilisation de la population à l’ostéoporose et aux fractures de fragilité qui en découlent est médiocre dans de nombreux pays ». Il est donc « urgent » de mettre en place des campagnes de prévention basée sur des « messages clairs, cohérents et convaincants autour de la santé osseuse ». Celles-ci pourraient promouvoir l’activité physique, facteur reconnu comme protecteur, l’alimentation riche en calcium – les enfants et adolescents doivent recevoir 1 200mg de calcium par jour –, ou l’arrêt du tabagisme.

Des actions qui nécessitent que les pouvoirs publics prennent conscience du poids actuel et futur de l’ostéoporose, souligne le rapport. Pour ses auteurs, cette maladie doit aujourd’hui bénéficié de l’attention des gouvernements au même titre que les autres maladies chroniques. « L’accès au traitement ne peut pas être entravé par le manque d’accès à l’ostéodensitométrie ou par des politiques inadaptées de remboursement des traitements », jugent-ils, ajoutant que « la prévention de l’ostéoporose et des fractures de fragilité devrait figurer parmi les priorités nationales de santé publique dans tous les pays. Des mesures sont nécessaires aujourd’hui, et non dans 10 ou 20 ans quand il sera déjà trop tard pour agir ».

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