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Oestroprogestative, microprogestative

Pilule : des risques de dépression associés

Par Anne-Laure Lebrun

Les pilules oestroprogestatives et microprogestative, ainsi que les implants, les patchs ou les anneaux vaginaux, augmenteraient le risque d'être traité par des antidépresseurs. 

photographee.eu/epictura

Les femmes qui prennent une pilule contraceptive, notamment les adolescentes, sont plus susceptibles que les autres d’être traitées par antidépresseurs, suggère une étude danoise publiée ce mercredi dans la revue JAMA Psychiatry.

Changement d’humeur, moral en berne, dépression… Pour de nombreuses femmes, ces effets indésirables les ont poussé à arrêter leur contraception. Bien que les preuves cliniques pour prouver cette association sont faibles, des chercheurs de l’université de Copenhague (Danemark) ont réalisé les premiers travaux d’ampleur visant à étudier ce phénomène.

Les chercheurs ont suivi un million de jeunes femmes âgées de 15 à 34 ans pendant 6,4 ans en moyenne entre 2000 et 2014. Au cours de l’étude, 55 % des participantes ont pris une contraception hormonale. Dans le même temps, plus de 133 000 se sont vues prescrire pour la première fois des antidépresseurs et 23 000 ont été diagnostiquées dépressives.


Les adolescentes plus vulnérables

En comparant les utilisatrices de pilules aux autres jeunes femmes, les chercheurs ont découvert que prendre une pilule oestroprogestative multiplie par 1,23 le risque d’être traitée par antidépresseurs. Pour les femmes sous pilule microprogestative, le risque est 1,34 fois plus important dans les 6 premiers mois du traitement contraceptif.

L’étude montre par ailleurs que les adolescentes sont les plus vulnérables. En effet, celles qui prennent une pilule combiné ont un risque 1,8 fois plus élevé de recevoir des antidépresseurs, et celles qui prennent une pilule microprogestative ont un risque multiplié par 2,2.
En outre, la prise d’antidépresseurs est encore plus importante chez les adolescentes utilisant un autre moyen de contraception comme un implant, un patch ou encore un anneau vaginal. Ces dernières sont en effet 3 fois plus susceptibles d’être sous antidépresseurs.

Les chercheurs reconnaissent que ces résultats ne prouvent pas de lien de cause à effet, et ce n’était pas l’objectif de leurs travaux. Néanmoins, l’échantillon est suffisamment grand pour soulever des questions autour des pilules contraceptives, et notamment autour des hormones qui les composent. Car, l’œstrogène et la progestérone, deux hormones naturellement présentes dans le corps, sont impliquées dans la régulation de l’humeur. Des travaux complémentaires examinant ce lien devraient donc être menés.