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Primaire Les Républicains

Tiers payant généralisé : les candidats de droite veulent l'abroger

Par Julian Prial

À Franconville, Nicolas Sarkozy a annoncé un grand plan « Médecine libérale 2020 » qui serait engagé dès l'été 2017 s'il est élu. Comme Alain Juppé, il veut supprimer le tiers payant. 

Visite de Nicolas Sarkozy dans un centre de radiologie à Franconville - WITT/SIPA

Si l'on regarde de près les résultats des dernières élections présidentielles, le vote des médecins libéraux penche plutôt à droite. Et cette information n'a pas échappé aux candidats à la primaire de la droite et du centre pour la présidentielle de 2017. Le premier tour est prévu le 20 novembre. Au coude-à-coude avec Alain Juppé dans les sondages, Nicolas Sarkozy a carrément annoncé qu'il proposerait « un grand plan de médecine libérale 2020 ».

Il en a esquissé les premières lignes ce lundi à Franconville (Val-d'Oise) où il était venu visiter un centre d'imagerie médicale avant de rencontrer des professionnels de santé. Dans le meeting qui a suivi ces échanges, il a, à plusieurs reprises, taclé Marisol Touraine, l'actuelle ministre de la Santé.

Tous contre le tiers payant généralisé 

Ses propositions, il est vrai, sont à l'opposé des thèses défendues par l'actuelle ministre de la Santé. Ainsi, il a d'abord affirmé qu'il souhaitait supprimer « immédiatement le tiers payant généralisé ». « Avec ce tiers payant, on nous explique que c'est gratuit. C'est un mensonge. Ça déresponsabilise et ce sont vos cotisations qui paient », a déclaré Nicolas Sarkozy à la tribune. « Je crois à la médecine libérale. Si nous avons une des meilleures médecines du monde, c'est parce qu'on peut choisir son médecin », or, « avec le tiers payant généralisé, le seul client du médecin, c'est l'Assurance maladie », a-t-il ajouté, en concluant qu'il « n'acceptera(it) jamais la fonctionnarisation de la médecine libérale française ».

Même son de cloche du côté d'Alain Juppé. Invité de la matinale de Franceinfo ce mardi, l'actuel maire de Bordeaux a confié que « le tiers payant est une mauvaise idée. On ne peut pas réformer la santé en se mettant à dos les professionnels ».
Sans hésitation, il a assuré qu'il reviendrait dessus, en le supprimant. Cette proposition est désormais un cheval de bataille pour les candidats du parti Les Républicains (LR) puisque Bruno Le Maire, le troisième homme de la primaire de la droite et du centre, se dit aussi « totalement opposé à la généralisation du tiers payant, qui, selon lui, fonctionnariserait les praticiens, fragiliserait les patients, et donnerait un poids accru aux complémentaires santé », avait-il indiqué récemment dans le Quotidien du Médecin.



Le menu santé de Nicolas Sarkozy

Dans son discours de Franconville, le candidat Nicolas Sarkozy a martelé qu'il souhaite « redonner toute sa place à la médecine libérale ». Cela passe, d'après lui, par une revalorisation de la rémunération des médecins libéraux, notamment dans les zones de désert médical. Il a aussi plaidé pour le développement des maisons pluridisciplinaires, et l'allégement des « paperasseries ». « On va finir par en crever, des normes, des rapports, de demandes en dix exemplaires ! », a commenté le candidat devant ses partisans. « Il faut alléger tout ça pour que vous retrouviez du temps médical », a-t-il lâché devant des médecins qui se plaignent constamment de la surcharge administrative.

De plus, Nicolas Sarkozy a formulé des propositions choc. Selon lui, l'évolution du système ne peut aller sans « responsabiliser davantage les gens ». « La société ne peut pas être responsable de votre santé dont vous n'avez pas pris soin », prenant l'exemple de ces fumeurs « addicts ».
Avec lui au pouvoir, ces derniers seraient ainsi moins bien pris en charge ? La proposition mérite d'être précisée car elle fait déjà polémique. Certains observateurs rappellent que les consommations addictives (alcool, tabac...) se retrouvent souvent parmi les populations défavorisées. 

Enfin, Nicolas Sarkozy a eu un mot pour les hospitaliers en posant le principe de l'autonomie des hôpitaux. « Je voudrais qu'on fasse pour les hôpitaux ce qu'on a fait pour les universités », une référence à la réforme entreprise pendant son quinquennat (2007-2012). « On reconnaît l'autonomie aux hôpitaux, ça veut dire qu'ils choisissent eux-mêmes la durée hebdomadaire du travail, le nombre de lits, leurs médecins », a-t-il conclu.