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Aliments pour bébés : les produits industriels aussi bons que le fait maison

Par Mathilde Ledieu

Les aliments pour bébés préparés ont des qualités nutritionnelles comparables voire supérieures aux produits maison. Ils sont toutefois plus chers et moins diversifiés.

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On n’arrête pas de nous le répéter, les plats préparés sont mauvais pour la santé : trop de gras, trop de sucre, trop de sel. Mais si ce constat est valable pour les adultes, qu’en est-il des aliments pour bébés ? Des chercheurs de l’université d’Aberdeen au Royaume-Uni ont comparé la nourriture infantile fabriquée de manière industrielle et celle préparée maison. Les conclusions ne sont pas aussi tranchées que pour les plats pour adultes. Ces aliments ont des qualités certaines, et dépassent leurs équivalents faits maisons sur plusieurs critères.

L’étude, parue dans Archives of Disease in Childhood, analyse un panel de 278 plats préparés disponibles en supermarché et en pharmacie, dont 174 "bio", et 408 recettes de plats faits maison. Ceux-ci ont été choisis dans 55 livres de cuisine pour enfants, parmi les plus vendus.

 

Deux tiers des produis industriels testés correspondent aux besoins énergétiques recommandés pour les bébés à partir de six mois (âge de l’introduction de nourriture solide dans l’alimentation des nourrissons). C’est deux fois plus que pour les recettes maison. La moitié d’entre elles sont même excédentaires sur ce point. Les jeunes enfants ont besoin de beaucoup d’énergie, mais il n’est pas recommandé d’en apporter en excès, car cela peut avoir un impact sur leur santé et sur les risques d’obésité. De plus, la nourriture préparée à la maison apporte 44 % de protéines et de graisses en plus, dont des graisses saturées, dont il ne faut pas abuser.

 

Commencer par les végétaux

Autre composante importante, la composition nutritionnelle des produits. Les recettes maison ont comptabilisé plus de variétés de légumes (33 contre 22 dans les produits commerciaux), mais à l’intérieur d’un même repas, la diversité est plus grande parmi les produits industriels, qui comportent 3 légumes différents, contre deux chez les autres. Si les plats industriels sont plus fournis en végétaux, c’est qu’ils sont davantage destinés au premier stade de sevrage. Il est en effet conseillé de démarrer l’inclusion d’aliments solides par les fruits et légumes chez les nourrissons. En revanche, les produits animaux sont moins variés dans les aliments préparés. La viande rouge est surreprésentée, alors qu’il est déconseillé d’en consommer en grande quantité, tandis que les produits de la mer ne sont pas assez présents. Le risque ? Une alimentation trop pauvre en poissons gras, pourtant essentiels au développement des enfants.

Mais le choix des parents n’est pas guidé uniquement par ces considérations nutritionnelles. Il faut aussi prendre en compte l’aspect financier, et sur ce point, les produits industriels sont deux fois plus onéreux que le fait maison. Même en utilisant des produits "bio", il revient moins cher de faire soi-même la cuisine. Pour concilier bienfaits nutritionnels et porte-monnaie, les chercheurs proposent donc d’alterner plats préparés et menus maison.