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Un tournant dans l'affaire Mediator

Par Philippe Berrebi

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Déjà poursuivi pour tromperie et escroquerie, Jacques Servier vient d’être mis en examen  pour homicides et blessures involontaires.  « Les juges d’instruction, précise le Figaro, ont placé l’homme d’affaires sous contrôle judiciaire et lui ont ordonné de verser une caution de 75 000 euros ».
En fait, cette dernière décision a trait aux expertises judiciaires. Elles se fondent sur les examens effectués  sur 40 patients. « Elles semblent démontrer, souligne Marc Payet dans le Parisien, que deux victimes sont décédées de valvulopathies après la prise du Mediator.»

Cette décision était attendue, rétorque la défense. Mieux, pour l’avocat, Me Hervé Hermine, c’est « une avancée considérable dans l'instruction ».  Elle démontrerait que « les juges ont exclu toute dissimulation à l’égard des autorités sanitaires à partir de 1995 et jusqu’au retrait du médicament » en 2009. Doit-on end déduire que les autorités de santé auraient eu vent des effets secondaires du médicament sans pour autant réagir ? Une chose est sûre  seule la dissimulation d’informations vis-à-vis des médecins et de patients  a été retenue pour le fondateur du laboratoire.
Irène Frachon, elle aussi, qualifie cette décision d’importante, mais pas pour les mêmes raisons. A l’origine de le la révélation de cette affaire, la pneumologue y voit la reconnaissance par la justice du lien entre certains décès et l’exposition au Mediator. « Nous sommes bien face à des actes délictueux », martèle la spécialiste.

Du côté des associations de victimes, c’est surtout le sentiment d’impatience qui prédomine. Dans la procédure conduite par l’Office national d’indemnisation des    accidents médicaux, sur les 7500 demandes déposées, seules 46 on reçu un avis positif, relève le Figaro.