ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Bordeaux : la famille d'un viticulteur décédé met en cause les pesticides

Décédé en 2012

Bordeaux : la famille d'un viticulteur décédé met en cause les pesticides

Par la rédaction

Une famille a porté devant les tribunaux le cas d’un viticulteur décédé d'un cancer en 2012 après avoir été exposé pendant 42 ans aux pesticides.

ilfede/epictura

Elle réclame justice. La famille de James-Bernard Murat a déposé plainte en avril pour faire reconnaître la maladie professionnelle de ce viticulteur décédé en 2012. Ce mercredi, la Commission d’Indemnisation des Victimes d’Infractions (CIVI) de Bordeaux examine ce dossier sensible.

James-Bernard Murat a été exposé pendant 42 ans à un pesticide, l’arsénite de sodium, avec lequel il traitait ses vignes contre l’esca. Il n’a jamais été alerté de la dangerosité du produit, selon ses proches. Il a été atteint par un cancer bronchopulmonaire en 2010, qui a été reconnu comme maladie professionnelle en 2011.

Le viticulteur est décédé en 2012 des suites de cette longue maladie. La nocivité de l’arsénite est reconnue par les autorités depuis 1955, date à laquelle un tableau des maladies professionnelles liées à l’arsenic a été créé. Pour sa famille, James-Bernard Murat de l’industrie phytosanitaire.

« L’omerta qui règne dans le Bordelais ne fait que décupler mon envie de faire entendre notre voix pour faire reconnaître mon père victime de l’industrie chimique (…). Nous cherchons aussi par cette procédure à faire cesser ce déni et pousser à un bilan urgent et indispensable de ce modèle agricole à bout de souffle qui repose sur la chimie, tue les professionnels, les sols et exposent les riverains à des substances toxiques », a déclaré Valérie Murat, la fille du viticulteur, dans un communiqué.

Le combat de Valérie Murat est porté par l’avocat spécialisé François Lafforgue, qui souhaite faire de ce procès celui de tous les pesticides à base d’arsenic. Deux associations ont apporté leur soutien ce combat, Générations Futures et Phyto-victimes.