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5,2 milliards pour la branche maladie en 2016

Sécurité sociale : un déficit plus limité que prévu

Par Julian Prial

Le déficit de la Sécurité sociale est surtout lié à celui de sa branche maladie : 5,2 milliards d'euros en 2016. C'est toutefois moins que ce qui était prévu retient le gouvernement. 

SALOM-GOMIS SEBASTIEN/SIPA

Le déficit de la Sécurité sociale devrait se réduire en 2016, à 9,1 milliards d'euros, soit 600 millions de moins par rapport aux prévisions du gouvernement, et de 1,7 milliard par rapport à 2015, selon le rapport de la Commission des Comptes de la Sécurité Sociale (CCSS) dévoilé ce mardi.

La ministre de la Santé s'est empressée de saluer des « résultats très positifs et encourageants », ajoutant que fin 2016, le gouvernement « aura réduit de 70 % le déficit dont il a hérité ». Ce déficit sera « à son plus bas niveau depuis 2002 », s'est même félicitée Marisol Touraine. Un contexte favorable dans lequel même la branche maladie de la Sécurité sociale se porte mieux.

Meilleure santé

Son déficit devrait en effet se réduire de 600 millions d’euros en 2016 pour atteindre 5,2 milliards d’euros, contre 5,8 milliards en 2015. C'est un milliard d’euros de moins que ce qui était prévu par le gouvernement. Cela malgré un ONDAM (1) historiquement bas en 2016, à 1,75 %, le taux le plus bas depuis 1998.

Pour la locataire de l'avenue Duquesne (Paris), « ces résultats montrent que la politique de maîtrise des dépenses conduite par ce gouvernement porte ses fruits ». « Et ceci en respectant les orientations de gauche auxquelles je suis attachée », a-t-elle précisé.
A l'Agence France Presse (AFP), elle a rappelé ses choix politiques. Selon elle, « pas de déremboursement, pas de franchise, et une meilleure prise en charge des patients (...) Le déficit de la Sécurité sociale se résorbe. C'est un message fort contre le fatalisme, qui prouve que la volonté politique paie », a conclu Marisol Touraine.

Les praticiens de ville montrent l'exemple 

Pas de quoi convaincre les praticiens de ville. Dans un communiqué publié ce lundi, la CSMF (2), premier syndicat de médecins libéraux, rappelle tout d'abord ses mérites. « En matière de maîtrise médicalisée, les médecins libéraux ont réalisé 85 % des objectifs fixés, ce qui a permis de faire 600 millions d’économies ».

Ce à quoi la ministre pourrait répondre que la part des indemnités journalières reste plus élevée que l’objectif fixé (+3,3 %). Mais la CSMF rappelle d'une part qu’elles ont progressé de 4,6 % en 2014, d'autre part, que cette augmentation a deux causes majeures : « la hausse des syndromes dépressifs et des troubles musculo-squelettiques, toutes deux liées au mal-être croissant dans le monde du travail, dont les médecins sont témoins chaque jour dans leurs cabinets », écrit-elle.

Les médecins libéraux veulent être récompensés  

Enfin, la Confédération déplore que les honoraires des médecins libéraux n’ont augmenté que de 2,2 % alors que les effectifs sont en baisse. « Ce chiffre traduit donc un effet volume : les médecins libéraux travaillent de plus en plus pour répondre aux besoins de plus en plus complexes de leurs patients ».

La CSMF dénonce donc l’attitude du gouvernement « qui décharge l’hôpital par transfert d’activité sur la médecine libérale, sans lui donner les moyens réels de réaliser le virage ambulatoire ». « Dans cette période de négociation conventionnelle, il est plus que temps qu’il entende enfin les revendications de l’ensemble des médecins libéraux », conclut le syndicat.

(1) Objectif national des dépenses d’assurance maladie

(2) Confédération des Syndicats Médicaux Français