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Alimentation

Le régime méditerranéen permet de garder la ligne

Par La rédaction

Une consommation d'aliments riches en bonnes graisses et en légumes, comme le régime méditerranéen, ne ferait pas grossir. Mais la perte de poids reste limitée.  

svetas/epictura

Considéré comme excellent pour la santé, le régime méditerranéen riche en graisse et légume ne ferait pas grossir. Les résultats ont été publiés dans la revue médicale The Lancet Diabetes and Endocrinology.
La consommation de lipides est une composante importante  de l'épidémie d'obésité dans le monde. Une équipe espagnole, menée par le Pr Ramon Estruch, a voulu analyser les effets d'un régime méditerranéen, composé de fruits, légumes, graines entières, de noix, de poisson et d'huile d'olive, à volonté. Les scientifiques se sont principalement intéressés à la consommation de noix et d'huile d'olive.

Pour cela, ils ont suivi entre 2000 et 2010, 7 447 hommes et femmes âgés de plus 55 ans. Ils avaient tous la particularité de présenter un risque cardiovasculaire ou un diabète, et 90 % d'entre eux étaient obèses ou en surpoids. Les volontaires ont été répartis en trois groupes. Le premier était invité à utiliser l'huile d'olive à volonté, le deuxième des noix et le troisième devait à l'inverse réduire sa consommation de graisse. 

Une perte de poids, mais un gain en tour de taille

Les scientifiques ont pu observer au bout de cinq ans que la part des lipides dans l’alimentation avait baissé de 40 à 37,4 %  dans le groupe devant réduire sa consommation de graisse. Cette part avait légèrement augmenté pour les deux autres groupes, plus précisément de 40 à 41,8 % pour celui consommant sans modération de l'huile d'olive et 40,4 à 42,2 % pour le groupe des noix.

Les résultats ont aussi montré, dans le même temps,  que tous les volontaires avaient perdu un peu de poids. Le groupe de l'huile d'olive à perdu 800g en moyenne, 400g pour le groupe des noix et 600 pour celui pauvre en graisse. Leur tour de taille a en revanche augmenté légèrement, 1,2 cm dans le régime pauvre en graisse, 0,85 cm dans le groupe consommant de  l'huile d'olive et 0,37 cm dans le groupe des noix. Les volontaires étant invités à réduire leur consommation de graisse ont vu aussi la part des sucres dans l'alimentation augmenter, les glucides sont aussi considérés comme responsables de l'épidémie d'obésité.

Selon Ramon Estruch, les résultats montrent qu'un régime riche en graisses et en légumes comme le régime méditerranéen ne fait pas grossir. Dans un commentaire joint à l'article publié dans le Lancet Diabetes and Endocrinology, le professeur d'épidémiologie de l'École de Santé Publique de l'université d'Harvard, Dariush Mozaffarian juge «  qu'il est temps de mettre fin à notre peur du gras  », qu'il ne faudrait plus se focaliser sur la réduction totale de graisse car certains acides gras sont très bénéfiques pour la santé.

Une étude qui fait polémique

Mais l'étude suscite déjà des polémiques. En effet, certains experts n'ont pas été convaincus par les résultats. Ils dénoncent la trop faible perte de poids des volontaires qui a été soulignée par les scientifiques. « Le résultat le plus important est que pour perdre du poids de manière efficace, il faut limiter la consommation totale de calories », note le Pr Susan Jebb, de l'Université d'Oxford.

Selon l'Agence France Presse, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a déclaré qu'il n'était pas question de recommander de manger des graisses « à volonté », mais elle pourrait revoir ses recommandations qui limitent à 30 % maximum les calories consommées sous la forme de lipides, d'ici à la fin de l'année. Cette consommation est égale ou dépasse 40 % dans la plupart des pays méditerranéens.