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Résultats partiels

Cancer et téléphone portable : une nouvelle étude relance le débat

Par la rédaction

Une étude de la "National Toxicology Program" vient relancer le débat scientifique sur la dangerosité des ondes des téléphones portables.

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Les rapports entre téléphonie mobile et cancer ont été la source de nombreuses études contradictoires ces dernières années, sans qu'aucune d'entre elles ne réussissent à faire l'unanimité au sein de la communauté scientifique. Une nouvelle étude parue le 26 mai et réalisée par le National Toxicology Program (NTP), un programme géré par le Ministère de la Santé américain, vient remettre la question sur le devant de la scène. Et ce n'est pas n'importe quelle étude : « C’est la plus vaste étude de ce type conduite à ce jour sur le sujet », dit le toxicologue Christopher Portier, ancien directeur adjoint du NTP, selon Le Monde, puisqu'elle a coûté 20 millions de dollars et a été réalisée pendant deux ans et demi.

Afin de réaliser cette étude, les chercheurs ont exposé plusieurs groupes de 90 rats à des niveaux de rayonnement allant de 1,5 Watt par kilogramme (W/kg) à 6 W/kg. Deux limites sont à pointer du doigt d'emblée : ce sont des niveaux d'exposition supérieurs à ceux des humains puisque les téléphones mobiles présentent pour la plupart des niveaux inférieurs à 1 W/kg. De plus, durant l'expérience, c'est le corps entier des rats qui a été exposé à des radiations inimaginables pour un humain puisque les rats ont été exposés tout au long de leur vie, 18 heures par jour.

Les femelles ne contractent pas ces maladies

Résultats ? L'incidence de deux types de cancers, le gliome cérébral et le schwannome cardiaque, est observé et progresse globalement avec le niveau de rayonnement reçu par les animaux.

Les scientifiques observent également une différence sexuée des résultats puisque les femelles ne contractent pas les maladies, ce qui est pour l'instant inexpliqué. Le NTP précise d'ailleurs que ces résultats ne sont que partiels et que d’autres, actuellement en cours de révision, viendront dans les prochains mois compléter et préciser le tableau.

Une étude australienne présentait des résultats opposés il y a 15 jours

Des résultats qui viennent en tout cas réfuter ceux d'une étude dévoilée au début du mois de mai. Cette étude australienne indiquait en effet que le téléphone portable ne serait pas responsable d’une augmentation des cas de cancers du cerveau, ces 30 dernières années. Pour parvenir à cette rassurante conclusion, les chercheurs de l’université de Sidney avaient comparé l’incidence des cancers du cerveau et l’évolution du marché de la téléphonie mobile entre le milieu des années 1980 et 2012, observant que l’incidence des cancers cérébraux est restée quasiment stable ces trente dernières années. La dangerosité des ondes de téléphone portable est donc encore loin de faire l'unanimité chez les scientifiques.

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