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Un facteur génétique

Stéatose hépatique: ceux qui ne tiennent pas l’alcool sont exposés

Par Jonathan Herchkovitch

Les non buveurs ou les occasionnels, peuvent aussi être sujets à la stéatose hépatique. Les personnes qui sont ivres rapidement sont particulièrement exposées.

ph_micchei/Flickr
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Un verre en soirée, voire deux, et vous dansez sur les tables ? Certaines personnes sont particulièrement sensibles à l’alcool, et sont très rapidement ivres. Une particularité qui a poussé des chercheurs de l’université de Kumamoto, au Japon, à étudier la prévalence de la stéatose hépatique (un foie gras) chez elles. Et d’après leurs résultats, publiés dans la revue Nutrition & Diabetes, ces personnes seraient deux fois plus à risque de développer la maladie que la population générale.

Pour arriver à ces conclusions, les scientifiques japonais ont étudié la prévalence de stéatose hépatique chez 341 personnes ne buvant pas d’alcool, et dont la production d’Aldehyde dehydrogenase 2 (ALDH2) était faible ou nulle. La présence, ou plutôt l’absence, de cette enzyme est liée à la capacité à s’enivrer rapidement.

Lorsque de l’alcool est bu, il est transformé en Acetaldehyde dans le foie. C’est un composé toxique, qui est responsable des symptômes directs liés à l’alcoolisation, et de la gueule de bois. Le rôle de l’ALDH2, c’est de le transformer et de l’éliminer.
Et nous ne sommes pas tous égaux face à la consommation d’alcool : le facteur génétique de la présence de l’enzyme est déterminant. Les génotypes des pays de l’est asiatique sont particulièrement défavorisés. Au Japon, où l’étude a été réalisée, 40 % de la population présente des taux ALDH2 faibles, et même 10 % d’entre eux en sont totalement dépourvus.

La NASH pas réservée aux personnes en surpoids

Les buveurs légers ne sont donc pas exclus des risques liés à la stéatose hépatique, qui se traduit par une présence importante de graisse dans le foie. Elle est pourtant, en principe, associée soit à une alcoolisation importante, ou à l’alcoolisme, soit à l’obésité et aux pathologies associées (diabète, hypertriglycéridémie). Dans ce dernier cas, on parle de stéatose hépatique non alcoolique (NASH).

« Il est important que les buveurs légers ou les abstinents fassent aussi attention au développement d’une NASH, estime Kentaro Oniki, de l’université Kumamoto. Même si vous ne buvez pas beaucoup, il est recommandé de faire tester les taux de γGTP (indicateur d’atteinte hépatique : ndlr) fréquemment »

Les NASH sont en effet souvent ignorées en raison du manque de symptômes associés à la maladie, et ne sont détectées qu’à un stade avancé d’inflammation du foie, voire de cirrhose. L’identification précoce, chez des personnes qui n’étaient pas considérées jusqu’à présent comme à risque, pourraient ainsi éviter les complications.