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Dentexia

Centres dentaires à bas coût : un numéro vert pour les patients lésés

Par Fabien Nizon

La liquidation de Dentexia, marquée par la fermeture de ses centres de soins dentaires en France, laisse plusieurs milliers de patients floués ou mal soignés.

simazoran/epictura
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Le ministère de la Santé a saisi vendredi dernier l'inspection générale des affaires sociales (Igas) sur le dossier des centres dentaires low cost Dentexia. Les inspecteurs se pencheront sur les conditions de « récupération et de conservation des dossiers médicaux », de « poursuite des soins » et « d'indemnisation des préjudices financiers et corporels » des patients dont les soins dentaires se sont subitement arrêtés. La fermeture de ces centres partout en France laisse en effet de nombreuses personnes sans alternative.

Pour les recenser et les accompagner, le ministère de la Santé a mis en place un numéro via les agences régionales de santé (ARS) d'Auvergne-Rhônes-Alpes, Bourgogne-France-Comté et d'Ile-de-France. A partir de ce lundi 2 mai, il est possible d'appeler du lundi au vendredi, de 9h à 12h30 au 0 800 100 378.

Des patients mutilés

Le « Collectif contre Dentexia » regroupe déjà 2.200 victimes. Certaines évoquent un simple litige commercial : des factures payées avant la fermeture des cabinets et donc sans obtenir de prestation. D'autres dénoncent une véritable « mutilation ». « Ce sont des patients qui n'ont plus de dents, ou qui ont des implants en attente de prothèse. Le désespoir est profond, certains se sont lourdement endettés pour des soins qu'ils n'ont pas eus, d'autres n'ont plus de vie sociale, ils sont sans dents. Je reçois des menaces de suicide », explique à l'AFP le porte-parole du collectif, Abdel Aouacheria.

D'autant que les centres dentaires low cost utilisent le plus souvent des prothèses à bas prix, commercialisées par de petites sociétés étrangères. Les autres cabinets de dentistes n'ont pas toujours les outils nécessaires à la poursuite des soins. De plus, sans expertise légale, les praticiens refusent le plus souvent de prendre en charge ces patients, « car ils peuvent être tenus pour coresponsable », ajoute Abdel Aouacheria.

Au-delà même de cette affaire, la mission de l'Igas examinera la situation de tous les centres de soins dentaires low cost. Pour éviter ainsi de nouvelles structures qui risquent de « mettre péril la qualité et la sécurité des soins et, selon le cas, provoquer un préjudice financier aux patients ». La mission remettra son rapport « avant le 31 juillet 2016 » et fera un point d'étape début juin.