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Plus que la pollution extérieure

La pollution intérieure tue plus de 4 millions de personnes dans le monde

Par Anne-Laure Lebrun

En 2012 dans le monde, la pollution de l'air dans nos maisons a tué 4,3 millions de personnes, soit près de 600 000 de plus que la pollution de l'air extérieur. 

Le constat est alarmant. Plus de 4,3 millions de personnes dans le monde sont mortes à cause de la pollution de l’air intérieur en 2012, soit 600 000 décès de plus que ceux attribué à la pollution de l’air extérieur, selon une étude publiée ce lundi dans la revue Science of the Total Environment. L’équipe de chercheurs européens et australiens alertent sur les dangers de la pollution domestique et appellent à l’action des pouvoirs publics.

« Lorsque l’on évoque la pollution de l’air, nous avons tendance à penser aux gaz d’échappement ou aux émanations nocives des usines, relève le Dr Prashant Kumar de l’université de Surrey (Royaume-Uni) et responsable de ces travaux. Or, il existe de nombreuses sources de polluants dans nos maisons ou dans nos bureaux. Des résidus de peintures en passant par les vernis pour bois ou les moisissures, l’air que nous respirons à l’intérieur est souvent plus pollué que l’air extérieur. »


Enfermé plus de 14 heures par jour

Un danger invisible qui menace quotidiennement notre santé. En effet, nous passons en moyenne 14 heures par jour à notre domicile, selon le ministère du développement durable qui souligne que pour certains polluants, une concentration 15 fois plus importante est constatée à l’intérieur des maisons par rapport à l’extérieur.

Tabagisme, produits ménagers, matériaux de constructions, bougies parfumées… Une étude de l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI) publiée en juin 2015 révélait que les foyers français sont contaminés par au moins 30 substances chimiques différentes. Il rappelait alors l’importance d’aérer au moins 10 minutes par jour. Toutefois, « si aérer et ventiler permettent de diluer les polluants, cela ne les élimine pas. La solution la plus efficace est d’agir sur les sources de pollution », rappelle le ministère du développement durable.


Surveiller en temps réel

D’où l’importance de savoir les identifier et surveiller la pollution de l’air intérieur, relèvent les auteurs. « Il est essentiel d’être capable de la surveiller efficacement afin de mieux comprendre quand et où les niveaux sont les plus dangereux, et trouver des solutions pour rendre notre air plus propre et plus sain ».

Pour cela, les chercheurs tentent de mettre au point des petits capteurs intelligents pauvres en énergie capable de collecter en temps réel les concentrations de polluants. Ces appareils pourraient également permettre d’alerter les familles ou les travailleurs lorsque les niveaux de pollution sont trop élevés. « Avec l’arrivée des villes intelligentes, ces technologies participeront activement à l’amélioration de notre santé », s’enthousiasme le Dr Prashant Kumar.