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Surpoids

Boire de l'eau pour manger moins et mieux

Par Antoine Costa

Boire trois verres d'eau en plus par jour permettrait de réduire la consommation en sel et en sucre, et les apports caloriques de 10 %, rapporte une étude américaine.

Stocklib / worawut Kertchot

Les industriels de la bouteille minérale nous vendent un rêve de minceur accessible à tous depuis des années : pour perdre du poids, il suffirait de boire de l’eau. Une étude réalisée à l’université de l’Illinois (Etats-Unis), publiée dans Journal of Human Nutrition and Dietetics, vient appuyer leurs déclarations. Les auteurs estiment qu’en buvant trois verres d’eau par jour en plus, nous consommerions 205 calories en moins, sans même s’en rendre compte.

Nous buvons en moyenne quatre verres d’eau par jour. Le remède peut donc paraître un peu dérisoire en comparaison de la gravité de l’épidémie d’obésité. Mais les résultats de l’étude effectuée sur 18 311 adultes américains montre qu’en plus de limiter les apports caloriques, l’eau s’attaque en particulier aux apports en sucre. Avec sept verres par jour, ils baisseraient de 18 grammes. Alors que nous consommons en moyenne plus de 100 grammes de sucre par jour alors que les recommandations de l’OMS se situent entre 25 et 50 grammes, cette réduction ne serait donc pas négligeable.

 

Moins de sucre, moins de sel

Les bénéfices ne s’arrêteraient pas là. Par le même petit effort, nous pourrions faire baisser nos apports en sodium de 235 mg. Alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de consommer moins de 2 grammes de sodium par jour – ce qui correspond à 5 grammes de sel, soit un peu moins d’une cuillère à café – nous en ingurgitons quotidiennement 4 ou 5 grammes. Les pays membres de l’OMS se sont fixés pour objectif une réduction de 30 % d’apport en sel d’ici 2025 afin de lutter contre l’hypertension artérielle. Une mesure aussi simple à appliquer pourrait représenter une belle opportunité.

 

Un remède universel ?

Ruopeng An, professeur en santé publique à l’université de l’Illinois et responsable de l’étude, précise dans un communiqué que l’impact des apports en eau plate sur le régime alimentaire ne dépend pas du niveau d’éducation ou des revenus. « Ces résultats semblent indiquer qu’il est possible de diffuser des campagnes de nutrition universelles, qui mettraient en avant la consommation d’eau plate, sans se soucier particulièrement de la personnalisation du message et de la stratégie. »