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Bactéries mutli-résistantes

Un pansement biologique réduit la mortalité des grands brûlés

Par Ambre Amias

Une équipe suisse de Lausanne a mis au point un pansement biologique qui permettrait d’empêcher les infections, principale cause de décès des grands brulés.

Murielle Michetti

La principale cause de décès des grands brûlés n’est plus le choc induit par la brûlure, mais les infections qui surviennent parfois plusieurs mois après l’accident. L’école polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), en Suisse, travaille depuis plusieurs années sur ces risques avec l’hôpital de Lausanne (CHUV). Ils dévoilent les résultats de l’utilisation d’un nouveau pansement biologique anti-infectieux qui pourrait réduire la mortalité liée aux infections.

Le pansement est une amélioration d’un bandage existant depuis une dizaine d’années, qui se présente sous forme de gaze de collagène. Les chercheurs ont eu l’idée d’ajouter sur sa surface des cellules progénitrices, qui ont une forte capacité de multiplication, et qui favorisent la cicatrisation.

 

Des molécules qui détruisent les bactéries

Pour contrer les infections, le pansement contient également des dendrimères, des molécules en forme de branches d’arbre capables de détruire les bactéries.

Certains dendrimères vont migrer autour du pansement pour assainir la zone protégée, et d’autres vont rester. « Les bactéries trouvent un environnement favorable à leur prolifération dans les pansements. Il est donc nécessaire que certains dendrimères restent à l’intérieur pour annihiler les intrus », précise Dominique Pioletti, directeur du laboratoire de biomécanique en orthopédie de l’EPFL.

La prise en charge des grands brulés est extrêmement délicate. Sans la peau comme barrière naturelle, ces patients ont un système immunitaire affaibli, et deviennent des cibles faciles pour les bactéries.

 

Moins d’antibiotiques, moins d’antibiorésistance

En particulier, Pseudomonas aeruginosa est responsable de la plupart des décès, et résiste à la plupart des antibiotiques. « Il n’est pas possible de prescrire des antibiotiques à tous les patients à titre préventif, de peur de rendre les bactéries résistantes », déplore Lee Ann Laurent-Applegate, directrice de l’Unité de thérapie régénérative au CHUV.

« Avec les nouveaux bandages, il ne s’agira plus de traiter l’infection, mais bien de l’empêcher de se produire. Nous nous attaquons au problème en amont », poursuit-elle. Une phase de test est encore nécessaire avant de diffuser le pansement dans les établissements de soins.