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Plusieurs femmes enceintes concernées

Zika : 14 Américaines auraient été infectées par transmission sexuelle

Par Anne-Laure Lebrun

Les autorités sanitaires américaines ont annoncé que 14 femmes, dont certaines enceintes, auraient contracté le virus Zika par voie sexuelle. Les examens sont en cours pour le confirmer. 

CHINE NOUVELLE/SIPA
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Les autorités sanitaires américaines sont en alerte. Ce mardi, les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) ont annoncé enquêter sur 14 cas suspects d’infection par le virus Zika par voie sexuelle. Toutes les personnes concernées sont des femmes, dont certaines sont enceintes.

Les CDC indiquent dans un communiqué que l’infection par le virus Zika a été confirmée chez deux de ces femmes. Cependant, les tests effectués chez leurs partenaires n’ont pas encore donné de résultats. Ils ajoutent que pour 4 autres femmes, les premières analyses ont révélé la présence du virus Zika. Des examens complémentaires seront nécessaires pour confirmer l’infection. Enfin, les investigations continuent pour les 8 dernières femmes.

D’après toutes les informations disponibles, aucune de ces patientes n’a voyagé dans les pays touchés par l’épidémie, contrairement à leurs partenaires masculins. Ces derniers ont rapporté des symptômes de l’infection Zika (fièvre, éruptions cutanées, douleurs musculaires) deux semaines avant leurs compagnes. Ces enchaînements d’événements semblent donc indiquer une possible transmission sexuelle de l’homme vers la femme. « A ce stade, rien ne prouve qu’une femme peut transmettre le virus Zika à son partenaire. Cependant, des recherches supplémentaires sont nécessaires », soulignent les CDC.


Une longue bataille

En outre, une étude menée sur un homme de 68 ans a montré que le virus Zika persiste au moins 62 jours dans le sperme. Ainsi, pendant au moins deux mois, les hommes revenant ou vivant dans des pays touchés par Zika pourraient transmettre le virus par voie sexuelle.

Chez la femme enceinte, l’infection par le virus Zika est soupçonnée de provoquer une malformation congénitale très grave : la microcéphalie. Au Brésil, depuis octobre 2015, plus de 4 600 bébés sont nés avec une tête anormalement petite. Selon les dernières déclaration du ministre de la santé brésilien, le lien avec le virus Zika a été confirmé pour 583 d’entre eux.

Actuellement en visite au Brésil, la directrice de l’Organisation mondiale de la santé Margaret Chan a prévenu que la lutte contre ce virus émergent sera longue. « Le virus Zika est très compliqué, très tenace, très difficile, tout comme l'est le moustique Aedes aegypti (un vecteur du virus, ndlr), a-t-elle déclaré aux médias après une rencontre avec la présidente brésilienne Dilma Rousseff et plusieurs ministres. Nous avons appris les leçons de la dengue et du chikungunya par le passé, et nous devons nous attendre à plus de cas, nous devons nous attendre à un long chemin ».


Eviter les rapports sexuels non protégés

Compte tenu des risques, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a émis un nouvel avis le 8 février dernier dans lequel il recommande aux femmes enceintes « d’éviter tout rapport sexuel non protégé pendant la durée de la grossesse ». Pour les femmes en âge de procréer ou désirant un enfant, les experts préconisent « d’envisager une contraception pendant la durée de l’épidémie de Zika dans la zone où elles vivent ». Les hommes aussi sont sensibilisés à ce risque et sont appelés à « éviter tout rapport sexuel non protégé avec une partenaire enceinte, ayant un désir de grossesse ou en âge de procréer, pendant la durée de l’épidémie de Zika. »

Néanmoins, les autorités sanitaires se veulent rassurantes. Bien que la transmission sexuelle s’avère possible, le vrai danger reste les piqûres du moustique, premier vecteur de Zika. Et parce qu’il n’existe aucun traitement ni vaccin, le seul moyen efficace d’éviter la fièvre Zika reste de prévenir les piqûres de moustique.

Cette prévention passe par le port de vêtements longs, l’utilisation d’insecticides et répulsifs et l’installation de moustiquaires aux fenêtres. Pour les femmes enceintes ou en âge de procréer, le report du voyage dans les zones touchées est également vivement conseillé.