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Résistance, reproduction

Punaises de lit : le génome décrypté par des Américains

Par Audrey Vaugrente

Ces insectes s'invitent de plus en plus dans nos lits et résistent très bien aux pesticides. Le génome des punaises de lit a été décrypté dans  par des chercheurs.

AMNH/L. Sorkin

Voilà des milliers d’années que nous vivons avec ce compagnon de lit forcé. Il s’invite de plus en plus souvent dans les chambres, à tel point qu’aux Etats-Unis, il est devenu un fléau. Mais la punaise de lit pourrait bien vivre ses derniers jours de tranquillité dans nos matelas et canapés.
Des chercheurs du musée américain d’Histoire naturelle et de Weill Cornell Medicine (New York, Etats-Unis) ont réussi à percer la carapace de l’ADN de cet insecte parasite. Ils rapportent leurs découvertes dans Nature Communications.

Résistantes aux pesticides

« Les punaises de lit font partie des fossiles vivant les plus iconiques de New York avec les cafards ; leur apparence a très peu changé au cours de leur très longue lignée », souligne George Amato, co-auteur de la publication. Mais cet ectoparasite, à la préférence marquée pour le sang humain, a beaucoup évolué pour résister aux obstacles de son environnement, et notamment aux pesticides utilisés très largement dans les années 1940.

A ce jour, l’immense majorité des punaises de lit parvient à survivre à ces produits chimiques. « Un très fort pourcentage de punaises de lit porte une mutation génétique qui les rend résistants aux insecticides couramment utilisés pour les combattre, explique Louis Sorkin, également signataire de l’étude. Cela rend le contrôle des punaises de lit extrêmement laborieux. »

Des gènes particuliers

Ces petites bêtes se sont donc installées très confortablement dans maisons, appartements et métros du monde entier. Mais les chercheurs ont peut-être mis au jour quelques failles de ces insectes hématophages, en analysant l’ADN et l’ARN de mâles et de femelles. Tout d’abord, ils sont très vulnérables au stade de nymphe. Ensuite, trois types de gènes anticoagulants, et leurs protéines associées, portent les caractéristiques du comportement sanguinaire des punaises de lit.

Mais la principale découverte réside dans 1 500 gènes de l’ectoparasite. Ils codent 400 espèces de bactéries différentes. Selon les auteurs, c’est le signe que les punaises de lit abritent une large catégorie d’organismes essentiels à leur croissance et à leur reproduction. L’utilisation d’antibiotiques pourrait donc représenter un angle d’attaque prometteur.