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Organisation Mondiale de la Santé

L'obésité touche 41 millions d’enfants dans le monde

Par Audrey Vaugrente

La moitié des enfants en surpoids ou obèses vivent en Asie. L’Organisation Mondiale de la Santé appelle à plus d’action politique.

Fernando Vergara/AP/SIPA

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) tire la sonnette d’alarme. Le nombre d’enfants touchés par le surpoids ou l’obésité dans le monde a dépassé la barre des 40 millions. La Commission sur les moyens de mettre fin à l’obésité de l'enfant (ECHO) a remis ce 25 janvier son rapport final. Elle y soumet 6 recommandations à destination des gouvernements. L’objectif est d’inverser la courbe du surpoids chez les plus jeunes.
La tendance a de quoi alarmer : entre 1990 et 2014, la part de moins de 5 ans obèses est passée de 4,8 % à 6,1 %. Dans les pays à faible et moyen revenus, le nombre d’enfants touchés a doublé.

 

Un environnement obésogène

« Nous avons besoin d’un engagement politique plus marqué afin de répondre au défi mondial du surpoids et de l’obésité infantiles », estime Sir Peter Gluckman, co-directeur d’ECHO. Le rapport final propose justement une série de recommandations aux décideurs, et s’attaque au problème à sa racine : les enfants de moins de 5 ans.

Le constat de départ est glaçant : entre malbouffe et boissons sucrées, l’environnement des plus jeunes est devenu « obésogène », c’est-à-dire qu’il favorise le développement d’un surpoids. Tout est donc à reconstruire, à commencer par la promotion des aliments au profil nutritionnel sain. Pour cela, la Commission propose la mise en place de taxes sur la nourriture n’ayant pas d’intérêt nutritif.

L’alimentation est au cœur de la stratégie proposée par la commission ECHO. Ses membres suggèrent que des programmes soient mis en place à l’école, par l'élaboration  de standards de qualité pour les repas scolaires et une meilleure information sur la santé et la nutrition.

Cette action au niveau scolaire doit se doubler d’un accompagnement précoce au domicile, combinant promotion des bonnes habitudes (allaitement, manger moins gras, moins sucré et moins salé) et disponibilité des aliments sains.

Plus d'activité physique

Le comportement alimentaire n’est pas le seul problème à résoudre. La Commission estime aussi que la sédentarité doit être éradiquée dès le plus jeune âge, par la mise en place de programmes d’activité physique à domicile ou en milieu scolaire.

Dans l’éventualité où un surpoids se déclare malgré tout, les experts proposent le développement de services personnalisés, auprès des familles. Car les enfants ne sont pas les seuls à éduquer : les parents aussi. Et les actions doivent se déployer dès le moment de la conception, selon le rapport. Prévention du petit ou gros poids de naissance, de la prématurité ou d’autres complications sont autant d’éléments qui participent à la bonne santé du tout petit.

« L’OMS doit travailler en lien avec les gouvernements dans le but de mettre en place une large série de mesures qui résolvent les causes environnementales de l’obésité et du surpoids, et qui aident à offrir aux enfants un départ sain dans une vie qu’ils méritent », conclut Sir Peter Gluckman. Car les conséquences d’une obésité infantile sont dévastatrices et durables.

La charge de travail qui attend les gouvernements du monde est considérable : la moitié des enfants obèses ou en surpoids vivent en Asie, un quart en Afrique.