ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Les crédits des parents pèsent sur le moral des enfants

Etude sur 22 ans

Les crédits des parents pèsent sur le moral des enfants

Par Julie Levallois

Les dettes des parents peuvent perturber le bien-être socio-émotionnel des enfants. Celles solides ont moins d’impact que celles plus instables, comme un crédit à la consommation.

PURESTOCK/SIPA
MOTS-CLÉS :

L’endettement n’a pas les mêmes conséquences pour tous les enfants. Une étude américaine montre que le type de dettes qu’ont contractées les parents influence le bien-être émotionnel de ces derniers. Un crédit immobilier ou un prêt étudiant affectent moins leur santé mentale, concluent les résultats parus dans Pediatrics.

Ces travaux se concentrent sur 9 000 enfants (5-14 ans) suivis entre 1986 et 2008, avec une évaluation annuelle ou biennale. L’endettement de leurs parents a été analysé selon leur caractéristique principale (frais médicaux, crédit automobile…) et le fait qu’ils appartiennent à une dette « stable » ou « instable » - la seconde se démarquant par le fait de n’être rattachée à aucun investissement solide.

L’analyse générale révèle que les emprunts nuisent en général au bien-être des enfants. Mais le second type de dette s’avère plus délétère qu’un investissement durable – comme un crédit immobilier. Les jeunes présentent un moins bon score socio-émotionnel. Selon les chercheurs, cela s’explique par un plus haut niveau de stress et d’anxiété de la part des parents, ce qui perturbe l’éducation.

Une épée à double tranchant

A l’inverse, investir dans la pierre ou l’instruction serait plutôt bénéfique. « Il semble logique, sur le plan intuitif, qu’une dette qui aide à améliorer le statut social ou un investissement (…) puisse aboutir à de meilleurs résultats, tandis qu’une dette qui n’est pas liée à ces investissement peut être plus néfaste », analyse Jason Houle, principal auteur. Ce sociologue compare les crédits à la consommation à une épée à double tranchant : à court terme, ils permettent de combler un déficit. Mais à long terme, ils perturbent l’équilibre familial et les taux d’intérêt ont tendance à exploser.

La tendance de l’endettement des ménages – mesuré par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) – le confirme : entre 2005 et 2015, les dettes ont accru de 44 % - pour atteindre 1,189 milliards d’euros. La première cause reste cependant la hausse des prix de l’immobilier. La seconde s’avère plus inquiétante : les offres de crédit à la consommation se multiplient.