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Cancers d'origine génétique : les Français veulent en savoir plus

Par Julie Levallois

Les Français estiment être mal informés sur les cancers d’origine génétique. Mais 60 % d’entre eux sont inquiets de posséder des prédispositions familiales.

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L’effet Angelina Jolie n’a pas suffi. 8 Français sur 10 considèrent manquer d’information sur les cancers d’origine génétique. Entre tabou et méconnaissance des organes touchés, l’enquête réalisée par Viavoice pour la Fondation de l’Avenir et la Mutuelle d’Action Sociale des Finances Publiques (1) confirme ce sentiment. Pour y répondre, 87 % sont favorables à un dépistage, si une prédisposition génétique circule dans leur famille.

Cancer du sein, du colon…

La majorité des personnes interrogées a entendu parler des cancers d’origine génétique (69 %). Mais lorsque les enquêteurs posent des questions plus précises, le sentiment d’information insuffisante se réaffirme. Les Français sont nombreux à savoir que le cancer du sein et celui du colon-rectum peuvent être héréditaires (70 % et 51 %). La part de l’hérédité, en revanche, est souvent surestimée. Le phénomène est particulièrement marqué dans le cas du cancer de l’utérus, alors que l’endomètre est la zone touchée par les mutations génétiques.


« Les femmes et les hommes venant en consultation souhaitent tous se faire dépister mais les hommes sont peu à venir, explique dans un communiqué le Pr Yves-Jean Bignon, onco-généticien au Centre de lutte contre le cancer Jean Perrin (Clermont-Ferrand, Puy-de-Dôme). Les hommes prennent moins en considération leur santé que les femmes, soit par pudeur, soit par fierté mal placée et ils en parlent peu avec leurs amis ou leur entourage contrairement aux femmes. »

L’onco-généticien méconnu

Les sondés sont très conscients de ce manque de connaissances, notamment concernant les cancers héréditaires féminins (61 %). « Les Français ne comprennent pas ce qu’est l’hérédité. Il y a un gros effort pédagogique à réaliser », estime le Pr Yves-Jean Bignon. En effet, 6 personnes sur 10 s’inquiète de posséder des prédispositions familiales. Mais le sujet est tabou, jugent-elles souvent : 45 % considèrent qu’il peut être difficile d’aborder cette thématique.

En cas de doute, ils préfèrent rencontrer leur médecin généraliste (57 %) ou un spécialiste (41 %) avant de se tourner vers Internet ou la famille. Mais là encore, ils ne consultent par forcément le bon médecin : seul un quart connaît l’existence des onco-généticiens, qui sont spécialisés dans les cancers d’origine héréditaire.

 

(1) Enquête Viavoice pour la Fondation de l’Avenir et la Mutuelle d’Action Sociale des Finances Publiques (Masfip), réalisée en ligne du 30 septembre au 15 octobre, auprès d’un échantillon de 1 000 personnes, de 18 ans et plus, représentatif de la population.

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