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Les médias pointés du doigt

Attentats : les accidents cardiaques ont grimpé à Toulouse

Par Fabien Nizon

Selon une étude de la Clinique Pasteur toulousaine, le nombre de problèmes cardiaques nécessitant une hospitalisation a augmenté de 75 % lors des attentats de janvier 2015.

M.LIBERT/20 MINUTES/SIPA

C'est une étude qui donne tout son sens au mot terrorisme. Qui montre à quel point les attaques de janvier 2015 ont suscité la peur dans tout un pays. À Toulouse, ces scènes de guerre, contre Charlie Hebdo d'abord puis dans une supérette de la porte de Vincennes à Paris, ont provoqué une hausse de près de 75 % des hospitalisations dues à des problèmes cardiaques les 7, 8 et 9 janvier 2015.

Selon une enquête menée par la Clinique Pasteur, 346 patients ont été admis au Centre de la douleur thoracique en janvier 2015, avec près de la moitié de ces malades concernés par une hospitalisation. « Ces chiffres sont élevés et beaucoup plus lorsque l’on compare les trois jours des attentats (7, 8 et 9 janvier 2015) aux mêmes jours de l’année 2014. Ainsi, ramené à la journée, ce taux frôle les 75 % de patients hospitalisés en plus », indique la Clinique Pasteur dans un communiqué.

+180 % d'infarctus du myocarde

Les infarctus du myocarde ont enregistré la plus forte hausse des pathologies cardiaques diagnostiquées (+180 %), suivis par les situations d'insuffisance cardiaque (+86,7 %) et les arythmies cardiaques (+70 %). Cette étude pilote « souligne l’importance du stress comme facteur de risque de maladie cardiovasculaire. Le nombre de patients évalués dans l’étude était petit, mais significatif », ajoute le Pr Pathak, qui a conduit les recherches avec son équipe de cardiologues. Ils appellent désormais à une confirmation à plus grande échelle de ce constat. L'échantillon est trop faible pur en tirer des conclusions autres qu'observationnelles.

Des médias pointés du doigt

L'étude pointe également la responsabilité des médias dans cette forte hausse des hospitalisations. « Le stress émotionnel provoqué par ces trois jours d'horreur, surmédiatisés minute par minute dans toute la France, a été un facteur de risque cardiovasculaire même à des centaines de kilomètres du lieu des attentats », ajoute la Clinique Pasteur. « L'étude pense à croire que l'énorme couverture médiatique peut être la cause de l'apparition de douleurs de poitrine entraînant une hospitalisation pour des événements cardiovasculaires ».